Alors là, c'est le pompon !
Au téléphone, mon frère et son humour à quatre sous, et moi : Tu as l'esprit mordant.
Je m'entends répondre cela d'un ton léger, quand je ne suis qu'angoisse et trouble, depuis que mon haut anesthésié a perdu une à une, ses perles de plus en plus détériorées. Il y a près d'une semaine maintenant, J'entends les petits "clac", chaque fois que mon amie dentiste vient à bout d'une condamnée.
Je refuse le miroir dès que la brosse à dents s'active en bas, ce bas encore en état de "mâche", le soir avec trois pointes de colle, j'ajuste un provisoire et tente un sourire, avant d'absorber jusqu'à plus d'heure, les soporifiques programmes télé. L'écroulement venant, vite plongeon sous la couette… Pour trois heures de rêves bizarres: Des dents partout, je vais, je cours et me réveille en sursaut.
Le jour je fais bonne mine, occupée je vaque, surcharge mon agenda. Le week-end, mon compagnon compatissant s'accommode de repas à la mastication facile, j'apprécie !
La hâte d'avoir au final un appareil adapté, n'empêche pas quelques craintes teintées d'une once de désespérance, devant d'anciennes photos, lorsque je n'étais encore cette septuagénaire rafistolée à laquelle on dit parfois: " T'es bien pour ton âge !" "T'en as de la chance !"
Ouais ! La chance d'une prothèse de hanche, la chance de cristallins synthétiques, la chance de suppression d'ovaires, et aujourd'hui…
Enfin ! Tant qu'il y a de la vie …
- Allo.
- *çùµyyzwzz
- Le bal du club !
- zzzxxzzµzz
- Quand dis-tu ?
- wwzzwwzz
- Oui, d'accord, d'accord,
Si j'ai mes dents ! !