En France, les douleurs liées à l’arthrose figurent parmi les motifs les plus fréquents de consultation de médecine générale. Elles peuvent toucher n’importe quelles articulations du corps et en particulier la colonne vertébrale, les mains et les genoux. Pour ce dernier on parle de gonarthrose.
En cause : l’usure des cartilages.
Dans l’articulation du genou, le cartilage est présent sur le plateau tibial, la partie terminale du fémur et la partie postérieure de la rotule (cf flèches vertes du schéma ci contre). Il a un rôle à la fois de protection osseuse et de répartition des contraintes (amortisseur de pression).
Avec l’âge, et en fonction des traumatismes subis par chacun, il peut s’user, voire disparaitre, laissant les os en contact direct pouvant provoquer douleurs et déformations.
Les facteurs favorisants
Il existe des causes dites physiques :
- la malformation des membres inférieurs : genu varum (jambes arquées) ou genu valgum (jambes en X)
- l’obésité
- les traumatismes directs : fractures du plateau tibial, atteintes ligamentaires etc.
- les traumatismes indirects : microtraumatismes dûs à la pratique d’un sport à impact (course à pieds) ou à sollicitations fortes (tennis ou badminton dans les changements rapides de trajectoire par exemple)
Le principe est alors le même : l’augmentation de la pression sur une des parties de l’articulation va engendrer de l’usure prématurée et le développement de l’arthrose.
Il existe également des causes dites physiologiques :
- l’obésité via le phénomène inflammatoire entretenu par la mauvaise alimentation
- le diabète via une mauvaise irrigation des cartilages dûe aux angiopathies
- moins bien expliquées scientifiquement, certaines carences pourraient être en cause comme celle en magnésium, silice ou encore vitamine D.
Il semblerait que l’hérédité soit également un facteur de risque.
Les symptômes
Les symptômes les plus fréquents sont la douleur mécanique (lors du mouvement) et la perte de mobilité pouvant aller jusqu’à la boiterie. Parfois, le genou pourra être déformé (gonflé) par le phénomène arthrosique de construction osseuse anarchique en réponse à la disparition du cartilage.
Notez qu’il n’y a pas de corrélation directe entre l’intensité de la douleur et l’état de dégradation de l’articulation. En effet, la douleur peut être difficilement supportable pour certains chez qui l’arthrose est débutante tandis qu’elle peut être très légère chez certains dont l’arthrose serait a un stade beaucoup plus sévère. La notion de douleur va dépendre de chacun, de sa perception, de son vécu.
Le diagnostic
Le diagnostique se fait par radio à la recherche d’un pincement articulaire et d’une construction anarchique osseuse (ostéophytose). Lorsque le diagnostic est posé, il est fortement conseillé de modifier son mode de vie car il n’existe pas de traitement contre cette pathologie ; en revanche il est possible de diminuer son évolution.
Le traitement
Si vous êtes en surpoids, il est conseillé de voir un nutritionniste pour perdre le poids superflu mais aussi et surtout pour réapprendre à manger sainement afin de ne pas avoir de déséquilibre physiologique, ni de carence.
Reprenez une activité physique adaptée ! Tout est question de modération et de prise de conscience corporelle. Il vaut mieux courir 10 minutes à son rythme et en restant à l’écoute des signaux d’alarme corporels que de se forcer à en courir 50, réveiller le système inflammatoire et ne plus pouvoir bouger les heures suivantes. Il est important de garder en tête que le mouvement est à l’origine de la vie et que le cartilage a besoin de contraintes pour se nourrir. Tout est question de modération.
En cas de crise inflammatoire, mieux vaut mettre son corps au repos, éviter de porter des talons, de piétiner, de monter et descendre des marches ou encore la station debout prolongée.
Le traitement médical actuel consiste :
- Dans un premier temps à prendre des anti-inflammatoires et des anti douleurs
- Dans un second temps, à faire des infiltrations mais attention ce geste n’est pas anodin : il est admis qu’il ne vaut mieux pas faire plus de 4 infiltrations au même endroit sur une année car cela pourrait être délétère pour les structures anatomiques voisines (ligaments…). Si au bout de 2 infiltrations, aucune amélioration n’apparaît, mieux vaut essayer autre chose.
- Enfin, si l’atteinte articulaire et le handicap sont trop importants, la chirurgie pourra être envisagée sous forme de prothèse.
- Dernière nouveauté médicale : l’injection d’acide hyaluronique (ou visco supplémentation) directement dans le genou. Cet acide fait partie intégrante du liquide synovial présent dans l’articulation mais en cas d’arthrose il perd de ses propriétés et rend le liquide moins protecteur et moins lubrifiant. Avec l’injection, on améliore temporairement la qualité du liquide synovial ce qui diminue les douleurs liées à l’arthrose.
Il est également possible de soulager en partie les douleurs par une approche para médicale :
- la kinésithérapie aidera, entre autres, à mobiliser l’articulation et à étirer les muscles des membres inférieurs (ischio-jambiers et mollet notamment). La pose de K-Taping s’avère très efficace pour soulager la pression dans le genou mais les kinésithérapeutes ont bien d’autres possibilités de traitement.
- l’ostéopathie quant à elle, harmonisera les tensions liées au phénomène arthrosique en traitant d’une manière plus globale chevilles, bassin, hanches etc si des compensations s’étaient installées.
N’oubliez pas que l’hygiène de vie générale est essentielle pour avoir un corps en bonne santé alors prenez soin de vous ! Plus le moral est bon, plus la douleur est supportable !