Alors que le nombre de cas d’allergie diagnostiqués continue d’augmenter rapidement, un nombre encore plus élevé de patients allergiques demeure dans l’ignorance de sa maladie.
Aujourd’hui, 15 à 30 % de l’ensemble de la population souffrent d’une allergie.
Définition de l’allergie
Il s’agit d’une réaction « exagérée » et « inappropriée » de notre système de défense, lors d’un contact avec de faibles quantités de substances étrangères qui devraient être bien tolérées.
Cette « substance » présente dans l’environnement, capable de provoquer des symptômes allergiques, s’appelle un allergène.
- Qu’est ce qu’un allergène ?
Il en existe plusieurs types.
- Les allergènes inhalés : les pollens d’arbres ou de plantes, les acariens, les moisissures, les blattes, les poils d’animaux.
- Les allergènes médicamenteux : le plus souvent des antibiotiques.
- Les allergènes alimentaires : exemple : le lait de vache, arachide, œuf, crustacées…
- Les allergènes en contact avec la peau : nickel, extraits végétaux, parfums, colophane, baume du Pérou…
- Les venins d’hyménoptères : abeilles, guêpes.
- Les signes cliniques
Symptômes bronchiques : toux sans fièvre, crises d’essoufflements la nuit ou à l’effort, asthme.
Symptômes oculaires : rougeur, prurit, larmoiement oculaire, œdème des paupières.
Symptômes cutanés : prurit, irritation, eczéma, urticaire…
Ces symptômes existent de façon isolée ou associée, tout au long de l’année ou à certaines périodes précises.
Parfois, la symptomatologie est plus discrète, les yeux coulent, la gorge est irritée. D’une manière générale, on observe un lien entre l’apparition des symptômes et l’exposition à un irritant ( allergènes évoqués précédemment).
Le diagnostic de l’allergie
- L’interrogatoire : étape essentielle du diagnostic. Il s’agit de savoir où, quand et comment les symptômes surviennent, la sévérité de ceux-ci, les antécédents personnels et familiaux.
- L’examen clinique : auscultation pulmonaire, cardiaque, rhinoscopie, examen cutané.
- La réalisation de tests cutanés est essentielle pour poser le diagnostic d’allergie.
- Les pricks-tests sont pratiqués avec des extraits d’allergènes (pollens, acariens, poils de chats…) sur la face antérieure de l’avant-bras. La lecture a lieu après un quart d’heure par l’apparition d’une papule en cas de positivité du test.
- Les patch-tests à la recherche d’un allergène de contact.
- Les tests biologiques sanguins sont demandés en cas de tests cutanés douteux ou difficiles à interpréter.
- Parfois un scanner des sinus ou des explorations fonctionnelles respiratoires complète le bilan selon les symptômes présentés.
Prise en charge thérapeutique
- L’éviction de l’allergène :
Cela n’est pas possible pour tous les allergènes, mais il faut réduire les contacts au maximum.
* pour les acariens, il convient de diminuer l’humidité de la chambre tout en maintenant une température de 20-22°C, de mettre en œuvre un bon entretien de la literie, et des housses anti-acariens…
* pour les pollens, il faut s’informer des risques de pollinisation, et porter des lunettes de soleil…
* éviter l’aliment ou le médicament responsable.
Le traitement médical symptomatique :
Si l’éviction est insuffisante, des traitements anti-allergiques sont prescrits en fonction des symptômes ( médicaments anti-histaminiques, corticoïdes nasaux, traitements broncho-dilatateurs et /ou corticoïdes inhalés en cas d’asthme, prescription d’une trousse d’urgence en cas d’allergie alimentaire…), traitement local émollient, hydratant, et si besoin corticoïdes locaux lors de poussée d’eczéma.
Le traitement médical de fond :
C’est la désensibilisation (immunothérapie spécifique) pour les sensibilisations aux allergènes respiratoires (pollen,acariens).
Il s’agit d’un traitement étiologique dès que l’allergologue a la certitude de l’implication d’un ou plusieurs allergènes dans la maladie allergique.
Celle-ci se déroule en deux phases :
Une phase d’initialisation à doses croissantes
Une phases d’entretien à doses fixes.
Selon le malade auquel il s’adresse, l’allergologue adoptera l’une des deux techniques suivantes :
- La désensibilisation injectable
- La désensibilisation sublinguale
La durée optimale d’une désensibilisation est de 3 à 5 ans. Celle-ci permet la réduction des risques d’évolution d’une rhinite vers un asthme.
Prédisposition allergique ?
L’origine de la prédisposition allergologique est encore inconnue