La tuberculose est provoquée par une bactérie (mycobactérium tuberculosis). La tuberculose pulmonaire est de loin la plus fréquente et la plus répandue, mais il existe d’autres atteintes possibles (tuberculose osseuse, rénale, intestinale, méningées, …).
D’après l’OMS, en 2011, 8,7 millions de personnes dans le monde ont développé la tuberculose et 1,4 million en sont mortes.
Quand penser à la tuberculose ?
La symptomatologie de la tuberculose pulmonaire est une fièvre peu élevée (38–38,5 °C) durable, une toux quelquefois accompagnée d'émission de sang, un amaigrissement de 5 à 10 kg survenant en quelques mois et des sueurs nocturnes.
La tuberculose touche principalement les jeunes adultes.
Les facteurs de risque sont la malnutrition, les déficits immunitaires (sujets atteints de VIH en particulier), les conditions de vie insalubres (sans domicile fixe, promiscuité..). Certaines professions de santé particulièrement au contact avec des personnes infectées sont aussi à risque. Cependant des sujets sans facteurs de risque peuvent aussi être atteints.
La transmission est essentiellement respiratoire interhumaine.. Après exposition à un sujet infecté : 30% des sujets contacts s'infectent. Chez un sujet infecté, le risque de développer la maladie au cours de son existence est de 10%.
L'incubation de l'infection (délai entre l'exposition et l'infection) est de 4 à 12 semaines.
Les traitements
Le traitement classique associe plusieurs antibiotiques et est d'une durée de six mois pour une tuberculose pulmonaire. Cependant on observe quelques cas de tuberculose résistante au traitement classique ce qui nécessite l’utilisation de traitement plus lourds et pendant un temps plus long. La recherche est particulièrement axée sur la lutte contre ces cas de tuberculose résistante.
Le traitement a aussi un rôle fondamental dans la lutte contre la dissémination de la maladie. En effet, après le début d'un traitement efficace, il existe une forte réduction de la contagiosité dès les 2 à 3 premières semaines alors que la durée de contagiosité d'un malade est d’environ 3 mois avant la mise sous traitement.
Par ailleurs, une personne non traitée et atteinte de tuberculose pulmonaire active contamine en moyenne 10 à 15 personnes par an.
En France, depuis 1964, la tuberculose est sur la liste des maladies à déclaration obligatoire. Tout médecin ou biologiste qui diagnostique la tuberculose doit déclarer le cas au médecin inspecteur de Santé Publique de la Directions départementales des affaires sanitaires et sociales (DDASS). L’objectif est de suivre l’évolution de la maladie afin de mettre en œuvre une stratégie de santé publique adaptée.
Le nombre de personnes développant la tuberculose chaque année est, selon les estimations, en diminution, bien que très lente. L’objectif selon l’OMS serait une inversion de la tendance de la maladie d’ici à 2015. (1)
Par ailleurs, le taux de mortalité par tuberculose dans le monde a chuté de 41% entre 1990 et 2010. (1)
Les évolutions de la vaccination
En 1921 le premier vaccin efficace contre la tuberculose est découvert par Calmette et Guérin (vaccin BCG pour « Bacille de Calmette et Guérin »). En 1950, ce vaccin est obligatoire en France.
Cependant, l’efficacité de la vaccination par BCG se limite à la protection contre l’évolution mortelle de la tuberculose, particulièrement la méningite tuberculeuse et la maladie disséminée. Par ailleurs, le vaccin est plus efficace chez le nouveau-né et l'enfant que chez l'adulte. Il ne permet donc pas d'empêcher la transmission de la maladie et d'enrayer l'épidémie mondiale.
En juillet 2007, en France a été décidée la suspension de l'obligation de vacciner tous les enfants et les adolescents contre la tuberculose par le BCG. La nouvelle stratégie est d’optimiser la vaccination en la ciblant vers les enfants dits « à risque » et en renforçant le dépistage.
La tuberculose en entreprise : enquête autour d’un cas :
L’entreprise, au sein de laquelle de nombreuses personnes sont amenées à se côtoyer étroitement de façon régulière est un lieu particulièrement à risque d'« épidémie » de tuberculose.
En théorie, il existe autour d'un cas de tuberculose un risque d’exposition aux bacilles tuberculeux pour toute personne ayant partagé la même pièce ou ayant séjourné, à l’air libre, dans un même espace défini par la distance d’une conversation, et ceci quelle que soit la durée de ce contact avec la personne malade.
L’enquête autour d’un cas de tuberculose en milieu professionnel impose la participation du médecin du travail en étroite collaboration avec le médecin du Centre de Lutte AntiTuberculeux (CLAT). Il existe un centre de ce type dans chaque département.
L’enquête se déroule de la façon suivante (2) :
Le médecin du travail est informé d’un cas de tuberculose par le médecin du Centre de Lutte AntiTuberculeux (CLAT) lui-même informé via le système de déclaration obligatoire.
Le CLAT vérifie, par les informations qu’il récupère auprès du médecin traitant ou hospitalier, la contagiosité du cas index et, par l’intermédiaire du médecin du travail, que cet employé était bien présent dans l’entreprise dans les trois mois qui ont précédé la mise en évidence de la maladie.
Parallèlement, le médecin du travail informe dans le respect des règles de confidentialité la direction de l’entreprise du problème et des modalités de l’enquête à réaliser.
Afin d’évaluer le risque de transmission dans l’entreprise, il faut alors établir la liste des « sujets contact » pendant les trois mois qui ont précédé la découverte de la tuberculose du cas index. Il faut rechercher les « sujets contact » sur le lieu de travail lui-même et sur les lieux secondaires (salle de repos, de restauration, de sport, etc.). Il ne faut pas oublier les intérimaires et personnels en formation.
Cette liste de salariés ayant été en contact étroit avec le cas index, est constituée par le médecin du travail, et adressée au CLAT. La décision quant au nombre exact de personnes à dépister est prise conjointement par l’équipe du CLAT et le médecin du travail.
Le CLAT participe, en accord avec le médecin du travail, à l’information des salariés. Tous les moyens d’informations peuvent être utilisés : affichages, réunions, notes d’informations.
Afin de déterminer si les « sujets contact » sont contaminés, des examens sont organisés par les CLAT. Les examens de dépistage réalisés à chaque suivi doivent comprendre une consultation médicale, une radiographie thoracique et un test à la tuberculine (intradermo réaction). Ce suivi vise à dépister et traiter les infections latentes, à dépister ou diagnostiquer et traiter précocement les cas de tuberculose.
Ils peuvent être réalisés au sein des CLAT ou bien avec le médecin traitant. Dans ce cas, Il lui sera alors demandé de transmettre les résultats au CLAT ou au médecin du travail. Les examens sont réalisés dès le signalement du cas puis renouvelés à 3 mois et 12/18 mois.
Les conclusions au cas par cas sont réalisées par le CLAT et l’information est remise au fur et à mesure au médecin du travail pour une transmission aux salariés.
(1) Tuberculose Aide-mémoire N°104 Octobre 2012. Organisation Mondiale de la Santé.
(2) Enquête autour d'un cas de tuberculose. Recommandations pratiques. Groupe de travail Conseil Supérieur d'Hygiène Publique de France (2004-2006).