C’est ce que les Chinois affirment depuis 5000 ans ! En résumé lorsqu’on se fait des nœuds dans la tête on se fait souvent les nœuds dans le ventre. La rentrée des classes, la demande d’augmentation, la perspective d’un changement radical de vie, la rencontre d’une personne dont on est amoureux, toutes ces situations entraînent chez certains enfants comme chez certains adultes des maux de ventre qui peuvent devenir très douloureux. Ces maux, s’ils perdurent, peuvent irriter le colon et se transformer en colopathie fonctionnelle. Ces douleurs abdominales peuvent s’accompagner de troubles du transit (diarrhée et/ou constipation). A la coloscopie tout est normal, cependant  les micro-inflammations et  la perturbation de la flore intestinale (microbiote) montrent un déséquilibre.

De nombreuses connexions, établies par la médecine chinoise (les yeux avec le foie, les oreilles avec les reins etc.) il y a des siècles, sont actuellement confirmées par les scientifiques qui mettent en évidence de nouveaux liens physiologiques. L’étude du lien entre l’intestin et le cerveau est un domaine en pleine expansion.
Des travaux récents tant de scientifiques Américains que Français ont montré que nos intestins possèdent autant de neurones (200 millions) que notre moelle épinière. Le système nerveux entérique (SNE) ou deuxième cerveau est formé d’un réseau dense de neurones étroitement connectés entre eux qui tapissent la paroi du tube digestif. L’appareil digestif  fait avancer les aliments de la bouche à l’anus.  Ils sont broyés, transformés chimiquement, liquéfiés et acheminés à travers l’intestin (grand comme une pièce de 200m2) qui séparent les bons éléments, assimilés au travers de la circulation sanguine, des déchets à rejeter.
Les neurones intestinaux sont issus de la même plaque embryonnaire que les neurones cérébraux mais leurs  connexions sont plus simples même s’ils utilisent aussi des neuromédiateurs (sérotonine, dopamine, noradrénaline, acétylcholine etc.). Il faut savoir que l’intestin produit 95% de la sérotonine du corps. Dans le système nerveux central (cerveau et moelle épinière) la sérotonine est impliquée dans la régulation de l’humeur, de l’appétit, du sommeil etc.
Le SNE  est en relation avec le cerveau principalement grâce au nerf vague : sa branche afférente renseigne le cerveau sur ce qui se passe dans l’intestin et sa branche efférente envoie des ordres aux muscles intestinaux. Si un agresseur survient (poison) le cerveau en est informé et il envoie des ordres aux muscles intestinaux (vomissements, diarrhées) pour protéger l’intégrité du corps.
Dans le monde actuel, où l’on ne prend plus le temps de manger (et surtout de mâcher) ni de se détendre, les consultations pour des troubles digestifs sont en forte augmentation. Le stress perpétuel dans lequel nous vivons perturbe le bon fonctionnement du tube digestif. D’où l’importance des techniques de relaxation que sont le yoga, la réflexologie, la sophrologie etc. pour améliorer les douleurs de ventre.

David Servan-Schreiber parlait d’exercice pour améliorer la cohérence cardiaque, à quand les exercices pour améliorer la cohérence intestinale ?

 


* Auteur du livre « une prison sans murs » comment j’ai vaincu mon agoraphobie