Etes vous fumeur ?
Envisagez vous d’arrêter de fumer ?
Connaissez vous les dégâts du tabac  en général et en particulier dans la cavité buccale ?
Savez vous que toutes les répercussions buccales peuvent rentrer dans l’ordre après l’arrêt du tabac ?
Savez vous que le tabac est une des causes de l’halitose ?  Savez vous qu’il est totalement illogique de fumer et de fumer toujours plus pour masquer sa mauvaise haleine ?

La cigarette, qu’est ce que c’est ?

Avant de devenir un produit fini, le tabac est une plante.
Après séchage, les feuilles doivent fermenter pour obtenir un goût spécifique.
Ce sont les différentes  techniques de séchage qui vont  donner un tabac blond ou brun.
Ce produit passe par de multiples manipulations industrielles jusqu’à l’obtention des  cigarettes et du tabac à rouler.
En fumant, un individu absorbe de la nicotine, du monoxyde de carbone, de l’acide cyanhydrique, des goudrons, agents cancérigènes et irritants parmi d’autres, des arômes…

* La nicotine :
La nicotine est une substance, qui agit sur le système nerveux central.
C’est ce qui rend dépendant de la cigarette.
La nicotine favorise la formation des caillots dans les vaisseaux et diminue les défenses immunitaires

* Le monoxyde de carbone :
Il agit au niveau du sang  en  prenant  la place de l’oxygène.
Le monoxyde de carbone diminue la concentration d’oxygène dans les tissus. L’effet physiologique du monoxyde de carbone, c’est de ralentir le système immunitaire et d’inhiber le mouvement des globules blancs.
C’est pour cette raison qu’il y a une proportion plus importante de parodontites chez les fumeurs.
Au niveau de l’organisme, l’oxygène parvient moins bien aux muscles, donc au cœur.
Le monoxyde de carbone favorise la formation de caillots de sang.

* L’acide cyanhydrique :
Il inhibe le système enzymatique indispensable pour la réparation des plaies.

Les goudrons :
Les goudrons contenus dans la fumée du tabac sont des agents cancérigènes.
Présents dans la fumée du tabac, ils forment un résidu noir et collant (ils collent les cils vibratiles dans les poumons).
Il y a un risque non négligeable de cancer du poumon chez le fumeur.

* Les agents irritants :
Ils perturbent le fonctionnement de l’appareil respiratoire.
Ils altèrent la paroi bronchique et entraînent toux et expectoration (crachats). Neuf bronchitiques sur dix sont des fumeurs.

 

Le tabac dans la cavité buccale ?

Fumer, c’est prendre le risque de déséquilibrer la flore buccale.

Ceci entraîne une augmentation des parodontopathies (lésions parodontales). On note une légère prédominance des bactéries anaérobies (Kenney et al.,1975)
Le fumeur a un  risque de parodontite quatre fois plus élevé qu’un non fumeur.
La maladie évolue à bas bruit, en commençant par une gingivite (inflammation des gencives).
La gingivite du fumeur est différente de la gingivite normale, les bactéries de la plaque dentaire sont plus agressives, et, il n’y a pas de saignements, parce que la nicotine stimule la libération d’adrénaline qui ralentit le flux sanguin et qui diminue donc les signes de l’inflammation. Il n’a donc pas de signes pouvant alerter le patient, la maladie progresse insidieusement.

Fumer c’est  assécher sa bouche par la chaleur des bouffées inhalées.

La chaleur participe également à l’altération des muqueuses :
Ceci entraîne une destruction des papilles gustatives contribuant à diminuer la perception du goût.
Ces papilles peuvent également être affectées par un dépôt dû au goudron.

Fumer, c’est prendre le risque de s’exposer à des lésions dentaires :

On constate :

Une augmentation du taux de caries, parce que les glandes salivaires s’obstruent, que la salive devient plus épaisse, moins abondante, qu’ il y a une diminution du pouvoir tampon de la salive et une augmentation de la cariogénicité.
Une usure des dents, avec des facettes d’usure pour les fumeurs de pipe(emplacement de la pipe).
Des sensibilités dentaires liées au recul de la gencive.
Des érosions dues à la prise de pastilles pour supprimer l’odeur du tabac en bouche.

 

Le tabac et l’haleine ?

La maladie parodontale est une des causes de la mauvaise haleine. Cette maladie est quatre fois plus fréquente chez le fumeur. Les bactéries anaérobies plus présentes dans la bouche des fumeurs en sont responsables.

La sécheresse buccale permet la prolifération des bactéries anaérobies responsables de la mauvaise haleine.
Chez le fumeur, cette sécheresse liée à la chaleur des bouffées inhalées est très importante.
La diminution de la production de salive, autre cause de l’halitose est aussi à noter chez le consommateur de tabac.

Après arrêt du tabac, en six mois le pouvoir tampon de la salive se remet à  augmenter.
La santé gingivale s’améliore dans l’année qui suit l’arrêt du tabac.
Dans les premiers mois, on note une augmentation des signes inflammatoires (on a une gingivite normale avec cette fois, des saignements).
On constate également l’arrêt de la perte osseuse . (Haber, 1994)
L’halitose, lorsqu’elle est une des conséquences du tabagisme diminue et tend même à disparaître complètement.
(Rapport de Jean- Roch Lamarre, dentiste conseil, présentation effectuée dans le cadre des 9èmes journées annuelles de santé publique en novembre 2005)

Il peut rester quelques séquelles après l’arrêt du tabac, n’hésitez pas à consulter votre chirurgien dentiste. Il saura vous  informer et vous conseiller.