L’allergie est une réaction anormale du système immunitaire qui peut se manifester par des réactions diverses : rhinite, asthme, conjonctivite,  réactions cutanées…

L’apparition d’une allergie est due à une prédisposition génétique (terrain atopique) associée à une exposition à un allergène dans l’environnement par inhalation, ingestion, piqure ou contact cutané.

Les maladies  allergiques sont en pleine croissance, elles ont doublé en France depuis 15 ans. Actuellement 20% de la population française souffre d’allergie respiratoire.

 

Certaines des hypothèses pour expliquer cette augmentation sont:

- L’augmentation de la pollution de l’air dans les villes (en particulier liée au gaz d’échappement qui dégage du dioxyde d’azote (NO2). La pollution interagirait avec les pollens environnementaux et le système immunitaire en favorisant les réactions allergiques.

- L’augmentation de la pollution intérieure : meubles en agglomérés source de formaldéhyde, produits ménagers  irritants, mauvaise ventilation des appartements et chauffage excessif favorables au développement des acariens et moisissures, exposition aux allergènes domestiques (chats, chiens)

- Par ailleurs, la réduction des infections dans la petite enfance par une meilleure hygiène de vie (stérilisation, antibiothérapie…) serait pourvoyeuse d’allergie. En effet, le système immunitaire étant moins sollicité contre les infections, la voie immunitaire allergique se développerait d’avantage

 

L’étude EDEN (Etude de cohorte généraliste, menée en France  sur les Déterminant pré et post natals précoces du développement psychomoteur et de la santé de l’Enfant)  a montré en 2011 que l’exposition de femmes enceintes non fumeuses aux polluants atmosphériques de l’air urbain et aux polluants de l’intérieur des locaux avant et pendant leur grossesse pourrait altérer les compétences immunitaires du nouveau né et augmenterait le risque pour l’enfant de développer une maladie allergique.

 


La prévention, une étape clé dans la maladie allergique


La prévention consiste principalement en l’éviction de l’allergène et l’assainissement de l’environnement.

Afin de limiter la pollution intérieure, il est capital d’aérer régulièrement les maisons et de ne pas dépasser une température à 20°C  dans les chambres.  Il est souhaitable de choisir des produits ménagers les moins irritants et limiter l’utilisation de parfums d’ambiance, bougies…

Afin de faciliter l’éviction de l’allergène, il est indispensable d’avoir réalisé un bilan allergologique complet afin de repérer le ou les allergènes. 

Par exemple dans 75% des allergies respiratoires, les acariens sont responsables. La lutte contre les acariens dans l’environnement est primordiale pour les malades concernés (limiter les matériaux propices au développement des acariens de type moquette, tissu, peluches, vêtements polaires ; aérer les literies ; laver régulièrement à 60°C les draps et les couettes en particulier au début de l’automne ; utiliser du linge de lit ayant reçu un traitement antiacariens…).

Dans la rhinite allergique saisonnière les pollens sont en cause, il en existe un grand nombre et tous n’apparaissent pas à la même période de l’année ni dans les mêmes régions.  Le Réseau National de Surveillance Aérobiologique (RNSA) effectue une veille sanitaire sur les allergènes. La consultation du site http://www.pollens.fr permet de consulter le bilan allergo-pollinique mis à jour  pour chaque ville de France.

Dans l’allergie alimentaire, il est très important d’identifier le ou les allergènes car les manifestations cliniques peuvent être graves (œdème de Quincke voire choc anaphylactique).  De plus il existe des allergies croisées entre plusieurs aliments ou entre des aliments et d’autres allergènes (pollens, latex..). Parmi les enfants présentant une allergie alimentaire, l’allergie peut disparaitre à l’âge adulte ou bien persister et même se compliquer  d’autres allergies alimentaires voire respiratoires.

 


Les traitements


Les traitements  sont principalement symptomatiques. Pour être efficaces, ils demandent un bon investissement du patient  par exemple pour le traitement de fond de l’asthme qui doit être poursuivi en dehors de l’apparition des symptômes afin de prévenir leur apparition. Il existe d’ailleurs des « écoles de l’asthme »   dans certains hôpitaux, il s’agit de lieux dans lesquels on enseigne aux patients comment optimiser les moyens thérapeutique et équilibrer leur maladie.  Il a été noté une diminution de la mortalité par asthme depuis qu’il existe un consensus médical vis-à-vis du traitement.

La désensibilisation, lorsqu’elle peut être envisagée, peut donner de bons résultats et éliminer la réaction allergique vis-à-vis d’un allergène.

Depuis quelques années, l’INSERM et le CNRS travaillent sur une thérapie moléculaire sous forme de vaccin pour le traitement de l’asthme pour les sujets allergique aux acariens.