Science (n.f.) : 1. Ensemble cohérent de connaissances relatives à certaines catégories de faits, d’objets ou de phénomènes obéissant à des lois et vérifiées par les méthodes expérimentales.

2. Manière habile de mettre en oeuvre, dans une technique, des connaissances acquises. (Larousse)

 

La science ostéopathique est constituée de trois systèmes - pariétal, cranio-sacré et viscéral - qui correspondent aux trois zones anatomiques du corps.
Toutes les parties de l’organisme sont indissociablement liées, mais on peut considérer certaines zones comme des sous-ensembles afin d’en faciliter l’étude.

 

• Le système pariétal


Le système pariétal désigne le système de soutien du corps humain. Il regroupe les os, les muscles, les articulations, les ligaments. C’est la charpente et le moteur de l’organisme : il assure stabilité et mobilité.
L’ostéopathe va agir soit sur les articulations pour leur restituer leurs mobilités, soit sur les muscles pour lever un spasme.

 

• Le système cranio-sacré


La théorie crânienne fut découverte par W.G. Sutherland.
Selon lui, les os du crâne sont animés d’un mouvement.
Nous allons étudier ici plus en détail ce Mécanisme Respiratoire Primaire (M.R.P.) Il est composé de cinq principes :

 

La motilité inhérente du cerveau et de la moelle épinière


Ce sont des pulsations rythmiques des cellules nerveuses qui se contractent et se dilatent. L’origine de cette palpitation cellulaire est mal définie. Elle serait liée au rythme cardiaque, pulmonaire, des ondes électromagnétiques de la terre et peut-être embryologique. (Explication au chapitre viscéral). Il y a donc un mouvement propre au tissu nerveux.

 

La fluctuation du liquide céphalo-rachidien


Il ne s’agit pas d’une circulation mais bien d’une fluctuation qui, à l’image du ressac des vagues, baigne le système nerveux central. C’est la motilité des cellules nerveuses qui en est le moteur. Sutherland compare le L.C.R. au "jus dans la batterie".

 

Les tensions réciproques des membranes


Ces membranes sont intracrâniennes (faux du cerveau, faux du cervelet et tente du cervelet) et intrarachidiennes (dure-mère). Elles sont souples mais inextensibles. Elles permettent de transmettre et d’équilibrer les forces que la motilité des cellules nerveuses et la fluctuation du L.C.R. impriment aux os du crâne et au sacrum.

 

Le mouvement des os du crâne


Ce mouvement est donc la conséquence d'un rythme interne créé par le concours des pulsations du cerveau (les impulsions rythmiques crâniennes), de la fluctuation du L.C.R. et des tensions réciproques des membranes. Ce mouvement des os crâniens, palpable par une main entraînée, est appelé "Flexion - Extension" au niveau des os impairs et "Rotation externe - rotation interne” pour tous les autres os du corps.

 

Le mouvement du sacrum entre les deux os iliaques


Le crâne et le sacrum sont reliés par une des membranes de tension : la dure-mère. Celle-ci s’attache au crâne sur l’occiput, et au bassin sur le sacrum. Le mouvement du crâne est transmis par l'intermédiaire de la dure-mère jusqu’au sacrum qui est donc animé du même mouvement.

 

mrp
Mouvement Respiratoire Primaire (H.I. MAGOUN)

 

En résumé, le mouvement respiratoire primaire mobilise de façon rythmique et synchrone le crâne et le sacrum.
Si un blocage intervient, il pourra y avoir des manifestations locales tels que maux de tête, troubles du sommeil, vertiges, etc. Toutes les parties du corps étant interdépendante, le M.R.P. est transmis à l’ensemble du corps; un blocage cranio-sacré pourra alors avoir des manifestations à distance comme des troubles digestifs, des douleurs rachidiennes, etc.

L’ostéopathe va donc évaluer le rythme, l’amplitude et la force du M.R.P. et rechercher des blocages au niveau des os.

Il existe un cas particulier : le whiplash. C’est un asynchronisme entre le crâne et le sacrum provoqué par un traumatisme important comme un coup du lapin. C’est à traiter en priorité en ostéopathie tant les conséquences peuvent être graves sur l’organisme.

 

• Le système Viscéral


Le système viscéral est constitué des organes contenus dans le thorax (système cardio-respiratoire), l’abdomen (système digestif) et le petit bassin (système urinaire et génital). Comme chacune des structures du corps, ces viscères sont animées d’un mouvement.

On peut distinguer deux sortes de mouvement : des mouvements de grandes amplitudes (la mobilité) et des mouvements de plus petites amplitudes (la motilité).

Le muscle respiratoire, qui sépare la cage thoracique de l’abdomen s’appelle le diaphragme. En se contractant et en se relâchant il fait un mouvement de piston qui mobilise les viscères. D’autre part, les organes subissent l’influence du rythme cardiaque et du péristaltisme de certains organes.

Ces mouvements vont mobiliser les viscères entre eux. Entre deux viscères, on parle d’articulation viscérale.

La motilité du viscère est un mouvement plus lent, de très faible amplitude, qui est propre à l’organe : il se mobilise par ses propres moyens. Il n’est perceptible que par une main entraînée.

Il existe deux théories pour tenter d’expliquer ce mouvement :

 

La théorie crânienne :


Nous avons vu dans la théorie cranio-sacré que le M.R.P. agit comme une pompe qui permet la fluctuation du liquide céphalo-rachidien et qui imprime un mouvement du crâne jusqu’au sacrum. Ce mouvement se propage ensuite dans l’ensemble du corps : sur le système musculo-squelettique et les viscères.

 

La théorie embryologique :


Durant la vie embryonnaire, l’œuf fécondé subit des modifications pour aboutir à un être, constitué de milliard de cellules. Ces cellules se développent et s’organisent dans un ordre bien défini dans l’espace et dans le temps. Chaque organe, pour prendre la place qui est la sienne, va subir un déplacement, un mouvement. La théorie embryologique consiste à dire que le viscère garde en mémoire ce mouvement, et fluctue de part et d’autre de sa position : c’est sa motilité. Cette théorie ouvre sur le concept de mémoire cellulaire.

« Seuls les tissus savent » Rollin Becker.

 

• Le système fascial


Toutes les structures du corps sont enveloppées dans un tissu conjonctif* appelé fascia. Ce fascia est présent de façon ininterrompue dans tout le corps : de la tête aux pieds et de la superficie à la profondeur. Il a un rôle de protection et de soutien des structures, et fait communiquer les différentes parties du corps entre-elles. Ces interdépendances expliquent qu'un traumatisme subi à un endroit du corps ait des répercussions à d'autres endroits. Le fascia est un tissu très réactif qui peut garder pendant des années en mémoire les stress et chocs subis. Tout traumatisme physique, psychologique, ou biologique rétracte le fascia, et perturbe l'équilibre de l'organisme.

Ces fascias sont présents au niveau pariétal (aponévroses musculaires), au niveau crânien (membrane intra-crânienne et dure-mère) et au niveau viscéral (plèvre, péritoine), mettant donc les trois systèmes en relation.

Ce tissu conjonctif abrite les systèmes d’alimentation en nutriments et d’évacuation des déchets, les vaisseaux sanguins et lymphatiques, ainsi que les nerfs.

 

A suivre…
L’ART OSTÉOPATHIQUE

 

*Les tissus conjonctifs constituent la majorité de la masse du corps des organismes évolués. Ils sont impliqués dans les fonctions de soutien, de protection, de mouvement, de réponse immunitaire et de croissance.