Prendre plaisir avec une alimentation saine et équilibrée, cela s’impose tout naturellement si un apprentissage se fait dès le plus jeune âge.
Les habitudes alimentaires se calquent spontanément sur le modèle familial et plus particulièrement parental. Il est donc primordial d’instaurer une bonne hygiène alimentaire à la maison, dans un climat détendu voire ludique.
1. Sélectionner les aliments sains. Respecter des quantités.
Pour toute la famille, il faut prendre garde à la teneur en lipides (graisses) des aliments, mais aussi au type de lipides utilisés. A la maison, l’assaisonnement le plus approprié est l’huile végétale à base d’acides gras non saturés (par exemple 1 cuillère à café d’huile d’olive (riche en vitamine E) pour les purées de légumes, légumes et poissons vapeur, huile de colza (riche en oméga 3) ou pépin de raisin pour les crudités).
Pour les préparations du commerce, il faut apprendre à lire les étiquettes et exclure les graisses naturellement saturées (huile de palme, huile de coprah) ou artificiellement hydrogénées (ou trans). Se méfier de certaines préparations « adaptés à l’enfant » qui elles aussi contiennent ce type de graisses.
Les aliments trop riches en sucres rapides doivent aussi être limités. Dans le commerce, il faut éviter les aliments contenant du sirop de glucose-fructose.
La boisson de prédilection doit rester l’eau, surtout à table.
La quantité de protéines doit aussi être limitée dans la petite enfance. Ne pas dépasser 800 ml/j de lait après 1 an. Respecter les portions de viande, œuf et poisson :
- de 6 à 8 mois : 10g/j soit 2 cuillères à café de viande ou poisson ou ¼ d’œuf
- de 8 à 12 mois : 20 g/j
- de 12 mois à 3 ans : 30 g/j
Les 3 premières années, les reins sont immatures et ne savent pas éliminer l’excès de sel. La consommation de sel suffisante pour un adulte est de 2 g par jour, or en moyenne les français en consomment environ 10g/j. Il est donc recommandé de ne pas du tout saler les purées jusqu’à 1 an et de ne saler que l’eau de cuisson chez le jeune enfant. Préférer un sel de mer fluoré pour sa teneur en iode et fluor.
Il est conseillé de préférer les laitages à base de lait infantile jusqu’à 18 mois pour leur meilleure teneur en fer et acides gras essentiels que le lait de vache. Pour les jeunes enfants, choisir du lait ½ écrémé (moins gras que le lait entier mais contenant tout de même les vitamines liposolubles (A, D, E, K)), et veiller à leur donner des produits pasteurisés (il existe un risque de listériose avec le lait cru).
2. Eduquer leur « horloge alimentaire ».
La prise de poids et l’obésité sont souvent liées à des troubles des conduites alimentaires avec désorganisation de l’horloge alimentaire (saut de repas, grignotage, perte de la notion de faim et de satiété). En dehors de l’alimentation du nourrisson au sein qui doit rester à la demande, il est recommandé de commencer l’apprentissage d’un rythme alimentaire régulier tôt dans la vie. Bien instaurer 4 repas par jour avec un bon petit déjeuner et 1 seul goûter (pris suffisamment à distance de l’heure du diner).
Eviter le grignotage quitte à avancer un peu l’heure du repas si l’enfant réclame. Une horloge alimentaire bien structurée est aussi liée au facteur social de la prise alimentaire, éviter les repas pris devant la télévision et privilégier la convivialité autour de ce moment.
3. Eveiller leurs papilles.
L’acceptation des aliments par les jeunes enfants est favorisée par une exposition à une grande variété de saveurs au moment de la diversification alimentaire (7ème mois).
Au stade où l’enfant peut devenir plus difficile (2-3 ans), on peut l’aider à développer son goût pour certains aliments en jouant sur la présentation. Essayer d’être créatif afin de présenter une jolie assiette : mettre des aliments de 3 couleurs différentes dans la même assiette, utiliser une vaisselle colorée et amusante, présenter les fruits et légumes de façon originale (bâtonnets de carottes ou concombres, brochettes de tomates cerises, brochettes de fruits, maïs en épis), les agrémenter de sauces au yaourt, d’herbes fraiches. Il est aussi intéressant de les familiariser tôt avec le marché et de les faire participer à la préparation des mets.
4. Dépassionner la relation alimentaire
L’alimentation doit se faire dans une finalité de besoin nutritionnel et de plaisir pour l’enfant. Il n’est pas souhaitable d’instaurer une relation de force autour des repas : si l’enfant perçoit qu’il doit manger pour faire plaisir à sa mère, la nourriture peut devenir un objet de frustration ou de chantage. Il faut mieux ne pas forcer un enfant à finir son assiette ou à manger un aliment qu’il n’aime pas. On pourra le lui proposer plus tard, sous une autre forme.
5. Familles allergiques : quelques précautions.
S’il existe des antécédents familiaux d’allergie chez les parents ou dans la fratrie (allergies alimentaires ou non), quelques précautions pourront diminuer le risque d’allergies chez l’enfant.
La diversification alimentaire ne doit pas être débutée avant 6 mois révolus. Attendre l’âge de 1 an pour introduire le poisson et les œufs, les fruits tropicaux (kiwi, mangue,…) et le céleri. Ne pas introduire les fruits à coque (noix, noisette, amandes) et les produits à base d’arachide (huile, beurre de cacahuète) avant 3 ans.