• Sur l’Addiction :

Le terme addiction est actuellement utilisé comme équivalent à celui de dépendance (ou pharmacodépendance) ou parfois de toxicomanie ; il caractérise une envie irrépressible et une difficulté ou une impossibilité répétée à contrôler le besoin de l'objet ou du comportement addictif. Le sujet se livre à des conduites dites « addictives » et ceci souvent malgré la conscience aiguë des risques d'abus et de dépendance et parfois la connaissance des conséquences négatives du comportement. L'addiction se rapporte autant à des produits qu'à des conduites telles que la dépendance affective, la dépendance sexuelle (paraphilie, pornographie), le jeu pathologique, les achats et débits compulsifs, les troubles des conduites alimentaires (anorexie, boulimie avec ou sans vomissements, alimentation compulsive (binge eating desorder), le travail pathologique (workaholism), l’addiction au sport (sports extrêmes, surentraînement) et la cyberdépendance (jeux vidéo, chat room, sexe en ligne, télévision).

La dépendance est un des facteurs servant à évaluer la dangerosité des drogues. Elle s'estime par les efforts déployés pour se procurer le produit et par l'énergie dépensée pour parvenir à l'abstinence. Elle est variable selon deux facteurs importants : les propriétés du produit (propriétés pharmacologiques, mode de consommation, degré de pureté, etc.) et la prédisposition de l'usager (personnalité, antécédent d'usage, situation personnelle, etc.).

Les problèmes engendrés par une addiction peuvent être d'ordre physique, psychologique, relationnel, familial, ou social.

Lorsque l'on suspecte de tels comportements, il faut tenter de nouer le dialogue avec la personne concernée afin de l'amener à consulter un spécialiste en Addictologie.

Le terme pharmacodépendance est aussi utilisé dans le langage courant pour désigner spécifiquement la dépendance aux produits pharmaceutiques.

 

• Sur l’Addictologie :

L'Addictologie est l'étude de l'addiction, c'est-à-dire de la dépendance physiologique et psychologique à une substance ou à un comportement.

Ce domaine de recherche en construction vise à appréhender, dans un cadre commun, les psychopathologies entraînant les rapports de dépendance.

Si le regroupement de pathologies aussi différentes peut sembler arbitraire ou absurde à première vue, l'Addictologie s'appuie sur des caractéristiques communes partagées par ces troubles. Parmi ces caractéristiques, citons notamment une sémiologie commune (besoin impérieux, incapacité à arrêter le comportement, signes de sevrage en cas d'arrêt), des comorbidités importantes (le fait d'être atteint d'un de ces troubles augmente significativement le risque d'être atteint d'un autre), des bases neurobiologiques et génétiques communes (par exemple, les récepteurs dopaminergiques et le système dit « de récompense »). Par ailleurs il convient également de prendre en compte les facteurs sociologiques intervenants dans les phénomènes d'addictions et ce, autant du côté des causes (imitation, convivialité…) que des conséquences (isolement, dépression, délinquance…).

 

• Sur la dépendance :

On distingue deux types de dépendances.


La dépendance physique :

Etat où l'organisme assimile à son propre fonctionnement la présence d'un produit développant des troubles physiques parfois graves en cas de manque (non-présence du produit dans l'organisme), l'ensemble de ces troubles constituant ce qu'on appelle le syndrome de sevrage. La dépendance physique est liée aux mécanismes d’adaptation de l’organisme à une consommation prolongée et peut s’accompagner d’une accoutumance.


La dépendance psychologique :

Désir insistant et persistant de consommer un produit ou de reproduire un comportement qui peut parfois se traduire par des manifestations psychosomatiques (véritables douleurs physiques sans cause physiologique). La dépendance psychologique est bien plus liée aux caractéristiques des individus (habitudes, états affectifs, styles de vie) qu'au produit ou au comportement lui-même. Des exemples de dépendance psychologique très répandues sont la dépendance au travail, à l'activité physique ou intellectuelle, qui peut parfois aboutir au surmenage ou au « burnout ». Un terme anglo-saxon la désigne sous l'appellation « workaholism ».


La distinction n'est plus tout à fait d'actualité du point de vue des recherches actuelles et surtout pour les traitements, l'une étant intriquée à l'autre de manière parfois indistincte.

 

• Sur les traitements en Addictologie :

1. Des interventions brèves bien menées donnent de meilleurs résultats que des interventions lourdes.

2. Les effets d'une intervention empathique même brève sont meilleurs que ne pas intervenir du tout.

3. La motivation est la clé du changement.

4. Les petits gestes ont de grands effets. (Par exemple envoyer une lettre manuscrite, passer un appel téléphonique après un rendez vous manqué augmentent les chances de revoir rapidement le sujet)

5. Absence d'effet liste d'attente. Être sur une liste d'attente pour un programme thérapeutique n'améliore pas la motivation du sujet.

6. Il y a des traitements plus efficaces. Les programmes pour développer les compétences à changer de comportement amènent le plus souvent un sujet non motivé à aller vers un traitement.

7. il y a des thérapeutes plus efficaces. Ce qui fait la différence semble être le style empathique et motivationnel du thérapeute.

8. Croire au succès induit le succès.

9. Le processus de thérapie est capital. Ce que fait le thérapeute est essentiel dans le processus de changement.

10. Les entrevues motivationnelles sont efficaces et validées.