Je vous propose 3 réponses :
La 1ère : de la Motivation,
La 2ème : de la Motivation,
La 3ème : de la Motivation.
Le changement de comportement n'est pas simplement une question de connaissance, de volonté ou de compétence.
Si c'était vrai, toute l’information sur la façon d'améliorer notre santé aurait alors transformé vos comportements et symptômes en souvenirs.
Et tous ceux qui veulent arrêter de fumer auraient arrêté à leur première tentative.
Malheureusement, de nombreuses personnes échouent à créer un changement durable de leur comportement, et répéteront leurs échecs encore et encore dans leurs vies.
Et ce n'est pas non plus parce qu'elles ne savent pas COMMENT le faire.
Et vous, avez-vous déjà essayé de cesser une mauvaise habitude ?
Ne le vouliez-vous pas ?
Ne saviez-vous pas comment faire ?
Pour créer et maintenir un vrai changement comportemental, la clé se trouve dans le déclenchement et le maintien de la Motivation.
Certains démarrent un changement de style de vie, qui dure au mieux pendant quelques semaines. La vérification des chiffres de fréquentation de votre salle de sport vous montrera qui a commencé en étant très motivé et a, par la suite, perdu sa « niaque ».
D'autres personnes souhaitent pouvoir faire quelque chose, mais ne parviennent jamais à travailler la motivation requise pour démarrer : « Lundi, je commence… », ça vous parle ?
Si vous n'êtes pas sûr(e) de vouloir en finir avec la compulsion, si vous gardez quelques « réserves » du type : « Je peux me contrôler, c’est juste que, en ce moment, j’y arrive pas… » ou « Quand j’aurais trouvé un travail, un conjoint, un appart etc.…, ça ira mieux, j’en aurais plus besoin…. », la lecture de ce qui va suivre vous sera de peu d'utilité.
Les suggestions et les soutiens extérieurs ne sont pas « magiques », ils ne vous changeront pas malgré vous.
« Changer » est votre choix et votre objectif. Personne ne le fera à votre place. Jamais.
Vous êtes le seul à pouvoir le faire…mais vous n’êtes pas obligé de le faire seul !
Osez faire le choix de l'autonomie
Faire le choix de renoncer à un comportement addictif n'est pas évident même si ce comportement vous fait souffrir, s'il fait souffrir ceux que vous aimez, s'il vous a « mis dans la merde » à plusieurs reprises.
Certainement que ce choix vous fait peur.
Savez-vous au plus profond de vous-même que c'est le bon choix, qu'il n'y en a pas d'autre ? Craignez-vous ce renoncement, cette « séparation », le manque, craignez-vous de souffrir à cause de ce vide ?
N'ayez pas peur. Rappelez-vous que la peur n’est pas un FAIT, c’est une EMOTION. Comme toutes les émotions, elle passe.
Rappelez-vous la dernière fois où vous avez eu peur (en voiture, en vélo, avec un proche malade, etc.) et constatez : c’est passé !
En changeant votre vie, vous allez apprendre à combler ce vide. La place et le temps libérés par votre abstinence vont peu à peu se remplir de votre vie nouvelle, vos relations nouvelles, vos sensations et expériences nouvelles. Si bien que, peu à peu, vous oublierez cette sensation de manque et cette peur du manque car vous vous sentirez rempli de l'intensité de votre existence redirigée, redéployée, réinvestie.
Et si vous faisiez « comme si » vous aviez confiance en cette démarche de libération ?
Comprenez bien cela : c'est votre dépendance, votre comportement compulsif qui vous vide et vous frustre. En faisant le choix de l'abstinence, vous faite en apparence un choix de renoncement mais dites-vous bien que vous aller recevoir bien plus que vous n'allez perdre. En vous affranchissant, en retrouvant votre autonomie et la maîtrise de votre vie vous allez cesser de courir après cette satisfaction illusoire, toujours décevante. Vous le savez bien finalement.
N'hésitez pas à faire une rétrospective de tout ce que votre compulsion vous a fait perdre. Essayez d'évaluer les conséquences négatives de votre asservissement (votre esclavage ?) à votre comportement addictif. Combien d'heures, de jours sacrifiés à votre réalité fantasmée, passés à courir après un soulagement qui semblait toujours vous fuir ?
Vous savez au plus profond de vous-même que ces heures ont été gâchées, vous les avez refusées à ceux qui auraient eu besoin de votre présence, de votre amour, et vous vous les êtes refusés à vous-même. Pensez à l'argent que vous avez dépensé, pour des satisfactions médiocres (surtout maintenant, n’est-ce pas ?), éphémères, souvent frustrantes.
Peut-être avez-vous perdu des amis, un conjoint, un travail à cause de votre « problème » ? Peut-être avez-vous eu des démêlés avec votre banque, avec la police ou la justice ? Vous ne supportez plus ce gâchis. Vous voulez construire du solide, du réel avec les autres.
Vous ne supportez plus d'être dans votre tête, enchaîné à vos comportements. Vous ne supportez plus de vivre comme un « toxico ». Vous ne supportez plus de mentir à vos proches, à vos collègues pour satisfaire vos désirs. Ces désirs qui vous volent votre vie, vous vident le portefeuille et brisent vos relations, vous laissent toujours plus seul, épuisé, déçu de vous-même, désespéré.
Vous avez fait le choix de passer à autre chose. Vous avez fait le bon choix.
La crise peut-elle motiver le changement ?
Le truc classique est de se dire que le potentiel de changement le plus élevé se trouve pendant une crise. Ceci semble logique, puisque pendant une crise, rien n'est normal ; tout est exacerbé et de ce fait, c'est maintenant l'occasion de prendre des décisions importantes concernant le futur. Mais si la crise est vraiment le moment le plus approprié pour le changement, alors pourquoi 90% des patients opérés d'un pontage coronaire échouent à réaliser les changements comportementaux à long terme après leur intervention ? (Citation du Dr. Edouard Miller, doyen de l'université de médecine John Hopkins.)
Cesser une mauvaise habitude exige des stratégies de motivation à court terme et à long terme. Une crise qui déclenche chez quelqu'un la nécessité de faire les choses différemment, est peut être efficace à court terme. Ce déclenchement de la motivation s'appelle. « S'éloigner de », parce que la personne est motivée pour s'éloigner d'une situation qu'elle ne veut pas. Une personne décide d'arrêter de fumer car elle ne peut pas respirer et se sent malade. Quelqu'un va faire un régime parce qu’il ne peut pas rentrer dans ses vêtements. J’ai décidé d’arrêter de jouer parce que je suis interdit bancaire, etc…
La motivation basée sur un « S'éloigner de » peut vous faire démarrer ! Le problème est que ce déclencheur va perdre sa puissance une fois que vous êtes en chemin. Prenez cet exemple : un coach que je connais a eu un client qui disait que son problème était d'avoir été un millionnaire à quatre reprises ! À première vue, le problème n'est pas évident. Mais s'il a été un millionnaire quatre fois, cela signifie qu’il a perdu ses millions au moins trois fois…non ?
Le coach a découvert qu'il avait dans son travail un schéma « S’éloigner de » extrême. Il était motivé pour s'éloigner de la pauvreté. S'il est fortement motivé à s'éloigner de la pauvreté, il est très motivé quand il a un revenu à zéro. Mais son niveau de motivation diminue au fur et à mesure que son revenu augmente. La pauvreté n'étant plus un problème, il aurait négligé de terminer un travail sur des contrats, ou aurait oublié de faire des propositions aux clients potentiels, ou aurait procrastiné sans faire de suivi. Alors que chaque fois qu'il est menacé par la pauvreté (quoi que cela puisse signifier pour lui), il était fortement motivé pour faire tout ce qu'il fallait pour générer des revenus.
Comment pouvez-vous garder le cap après l'affaiblissement de la motivation basée sur le « S'éloigner de » ?
Il y a plusieurs manières de maintenir un niveau élevé de motivation, quand le déclencheur initial du changement est un "S'éloigner de". Vous avez besoin d'un rappel constant sur le fait que vous ne voulez pas être gros, avoir une haleine de poney, en mauvaise santé, ennuyeux, pauvre ou sans travail. Ceci constitue un important travail et les effets du maintien d'un état de crainte ou de dégoût sont loin d'être sains. L'autre option est d'ajouter, à la motivation basée sur un « S'éloigner de », quelque chose qui va se déplacer avec un « Aller vers ».
Puisque la motivation du « S'éloigner de » est vraiment efficace uniquement pendant des courtes périodes et que la plupart des changements comportementaux ou d'habitudes prennent un laps de temps significatif, vous avez besoin d'un mécanisme pour maintenir la motivation. Vous pouvez faire ceci quand vous avez également un objectif que vous voulez réellement réaliser pour remplacer la difficulté que vous voulez éviter. Cet objectif représente ce que nous appelons une motivation de type « Aller vers ». La motivation du « S'éloigner de » peut vous faire démarrer et vous donner une impulsion. La motivation « Aller vers » vous attire de plus en plus près de ce que vous voulez à la place. Vous avez ainsi le bénéfice de l'énergie de la poussée pour « S'éloigner de » ce que vous ne voulez pas, et de l'énergie qui vous attire vers ce que vous voulez.
Selon mon expérience et celle de mes coachés, la difficulté à avoir uniquement une motivation déclenchée par un « Aller vers », est que si vous commencez bien loin de votre objectif, l'idée même de démarrage est démotivante. Si votre objectif est de courir un marathon et que vous êtes essoufflé en montant 2 étages à pieds, il est plus facile de reporter votre « sport » au lendemain. Si vous avez seulement une motivation « Aller Vers », sans rien pour vous donner un coup de pied au c… pour démarrer l'action, vous pouvez procrastiner (Et re-bonjour au « demain, j’arrête »).
Matérialisez votre engagement
Votre choix ne doit pas rester dans votre tête, vous avez besoin de le « matérialiser » par un engagement en parole et surtout EN ACTE, il n'en sera que plus fort.
L'expérience montre qu'il est très rare de réussir en procédant par diminution progressive.
N'attendez pas, pour vous débarrasser de TOUT ce qui alimente votre comportement de dépendance, de tout ce qui peut stimuler vos tentations, déclencher vos réflexes compulsifs.
Donnez-vous les moyens de ne pas retourner chercher dans quelques heures ce dont vous vous serez débarrassé. Cet acte de débarras de la totalité de ce qui « donne à manger » à votre maladie addictive manifeste de façon concrète que « vous tournez la page ».
Aujourd’hui peut-être « le premier jour du reste de votre vie ».
C'est un ACTE FONDATEUR d'une vie différente. Vous pouvez, à juste titre, être fier(e) de cet acte. Félicitations !
Faites part de votre engagement à une personne qui connaît votre situation de dépendance et en qui vous avez pleine confiance, de préférence une personne que vous fréquentez très régulièrement et qui pourra exercer une vigilance à votre égard, vous rappeler vos engagements si vous faites marche arrière.
La reconnaissance de votre vulnérabilité à autrui est le début de l'honnêteté vis-à-vis de vous-même. Cultivez la transparence.
En sortant de la duplicité, du mensonge, de l'illusion, vous éprouverez très vite un profond et réel soulagement.
Outres les alliés humains susceptibles de vous rappeler votre engagement, multipliez les aide-mémoire.
Vous pouvez installer sur votre ordinateur des rappels de votre engagement à l'abstinence, de votre engagement à changer votre vie, vous pouvez utiliser des post-it ou des petits mots que vous collerez à des endroits stratégiques comme votre réfrigérateur, votre portefeuille, la glace de votre salle de bain,...
Vous pouvez également mettre par écrit votre engagement et le relire lorsque le besoin se fait sentir. N'hésitez pas à lire votre engagement écrit à voix haute, cela augmente l'impact des mots sur votre conscience et stimule votre motivation.
Donnez-vous les moyens de neutraliser à l'avance les alibis et fausses excuses que vous serez tentés de vous donner dans les moments de vulnérabilité et de doute. Vous pouvez écrire les raisons précises qui vous ont décidé à faire votre choix, cela vous aidera à vous en souvenir dans des moments où vous chercherez à vous convaincre que ce choix était « absurde », « extrémiste », « injustifié », etc. Ainsi vous garderez vivantes à l'esprit les raisons de votre décision.
Expliquez ces raisons à votre « personne témoin », votre ou vos confidents. Il est important de vous entourer, dans la mesure du possible, de personnes qui sont aptes à vous accompagner dans votre démarche de reconquête de vous-même, des personnes qui ne vous jugeront pas mais qui n'auront pas de complaisance à l'égard de votre faiblesse.
Vous n'avez pas besoin que l'on vous fasse la morale mais vous avez besoin que l'on vous aide à rester cohérent vis-à-vis de votre libre choix.
Ne restez pas isolé, vous augmenterez vos chances de réussite.
Sur le chemin difficile et parfois inconnu de la vie sans compulsion, cultivez l'habitude d'en appeler aux autres dans les moments difficiles. Le réflexe de demander de l'aide protège de l'orgueil, de l'isolement et du mensonge fait à soi-même.
Partager ses problèmes avec d'autres ne traduit pas une déresponsabilisation. Au contraire, cela nous apprend à recevoir et à donner. Se relier aux autres dans la qualité, la confiance et surtout la franchise est d'un grand secours pour celui ou celle qui veut sortir de l'univers de ses obsessions mentales et comportementales.
Il est très utile de rencontrer des personnes qui sont « sorties » de leur addiction, qui ont triomphé d'elles-mêmes. Le témoignage d'un ancien « accro » nous aide à nous convaincre que « c'est possible », est une source d'espérance concrète, vivante, tangible.
Comme Saint Thomas qui ne croyait que ce qu'il voyait, nous avons souvent besoin de preuves pour nous rassurer. Dans le contexte difficile d'un « sevrage », l'expérience et la réussite des autres encouragent et stimulent notre propre capacité de dépassement, elles contribuent également à nous convaincre que le manque n'est pas un état dans lequel on demeure, qu'il y a une issue heureuse à notre effort. Quand la confiance en soi et l'estime personnelle manquent, la présence des autres est indispensable. Elle soutien notre intention de guérir et de changer.
Si vous ne connaissez personne dans votre entourage pouvant partager votre engagement, contactez un médecin, un coach, une association d’anciens addicts, il vous soutiendront selon leurs possibilités, surtout ne restez pas seul.
Les mauvaises habitudes sont comme l'eau qui descend la colline
Les motivations des « S'éloigner de » et « Aller vers » ne sont pas toujours suffisantes. Les mauvaises habitudes sont comme l'eau qui descend de la colline ; Il n'y a aucun effort à faire pour maintenir une habitude, même mauvaise. Les habitudes sont typiquement des rituels que vous effectuez sans y penser ; elles sont des procédures, dans lesquelles vous êtes psychologiquement engagé. Elles sont parfois comme des formules Pavloviennes du stimuli-réponse. Je bois un café, j’allume une cigarette ; Je rentre chez moi, je regarde si j’ai reçu des mails de mon site de rencontre préféré ;
Un bon système est celui qui est plus facile à suivre qu'à ne pas suivre. Si vous voulez que quelque chose devienne une habitude, intégrez-le dans un processus que vous suivez normalement. Pour se rappeler de prendre vos vitamines, mettez-les devant votre tasse à café, au lieu de les cacher dans le placard, en espérant que vous vous rappellerez de les prendre le matin. Si vous achetez compulsivement, n’ayez que 30€ sur vous et laissez votre carte de crédit à la maison, si vous mangez compulsivement, n’ayez rien dans votre frigo, etc.…
Je ne souligne pas assez l'importance qu'il y a à intégrer votre nouveau comportement au sein de votre manière habituelle de faire ; Cela construit votre engagement, directement au sein de ce que vous faîtes. Quand votre nouveau comportement fait partie d'une procédure standard que vous suivez sans avoir à décider à chaque fois, vous constaterez qu'il se renforce de façon à ce qu'il devienne progressivement comme cette eau qui descend de la colline.
Ce que vous voyez est ce que vous obtenez
Un projet de recherche sur l'arrêt du tabagisme a montré que les gens réussissaient mieux à devenir non-fumeurs s'ils pouvaient se « visualiser » dans l'état dont ils voulaient « s'éloigner de » et dans l'état dont ils voulaient « aller vers ». Les affirmations verbales sont rarement suffisamment irrésistibles pour déclencher et maintenir votre motivation. Quand vous pouvez voir à la fois ce que vous voulez et ce que vous ne voulez pas, cela devient plus vrai que si vous vous disiez simplement quelque chose. Faîtes le test avec l'idée d'être au bon poids ou en bonne forme physique. Il est plus facile d'imaginer quand vous pouvez vous voir dans votre jean taille 36 que courant 3 kms sans efforts…N’oubliez pas non plus de vous voir dans des situations réalistes et après une période de temps pas trop courte !
Suivi et responsabilité
Le Dr. Dean Ornish a inclut des patients cardiaques dans un programme de santé globale et de longue durée, intégrant l'arrêt du tabac, un régime végétarien, du yoga, de la méditation, une relaxation et des exercices aérobics (Dr. Dean Ornish, professeur de médecine à l'université de Californie - San Francisco et fondateur de l'institut de recherche de médecine préventive, cité dans « Change or Die » par Alan Deutschman, n° 94 de Fast Company, mai 2005). Après trois ans, 77% des patients avaient adhéré à leurs changements de style de vie. Alors que les changements étaient considérables, ils sont restés dans le programme. Pourquoi ? Ornish a mis en place deux fois par semaine, un groupe de soutien pour les aider à maintenir leur motivation.
Dans ma pratique du coaching, je prends en compte les difficultés à maintenir la motivation du changement de comportement. Je demande aux coachés de m’appeler ou de m’écrire un mail à raison de 2 fois 5 minutes par semaine à des horaires fixes qui leurs conviennent. Fournir un suivi permanent joue un rôle décisif pour amener les coachés à maintenir le changement au niveau des rituels quotidiens.
La stratégie est de fournir un suivi, mais ce qui est plus important, c'est de vouloir que chacun, une fois motivé, se sente responsable de la réalisation de ses changements comportementaux. Je montre au coaché certaines techniques d'influence dont il a besoin dans son travail, et aussi à rendre compte des résultats atteints à un petit groupe (2 ou 3 collègues, amis ou proches). La démarche d'aide ou de transmission à d’autres personnes maintient la motivation à poursuivre, et aussi permet de recevoir des feedbacks positifs et de la reconnaissance.
Croyance, valeurs et le sens de qui vous êtes
Si vous ne croyez pas qu'il est possible de cesser une mauvaise habitude, aucune des stratégies de motivation énumérées dans cet article ne fonctionnera. Cherchez un exemple où vous avez déjà fait un changement crucial quelque part dans votre vie. Notez que probablement toutes ou la pluparts des stratégies de motivation étaient présentes. Si vous pouvez faire cela, n'est-il pas possible de faire ceci ?
Qu'elle est l'importance du changement pour vous ? S'il n'est pas présent fréquemment sur votre écran de radar, vous ne vous en inquiétez peut-être pas vraiment assez pour faire le changement. Pourquoi ce changement d'habitude est-il important pour vous ? Et pourquoi est-ce que cela est important ?
Quels sont ceux qui croient que le changement désiré mérite d'être poursuivi ? Est-ce le genre de personne que vous souhaitez être ? De quelle manière êtes-vous déjà comme cela ?
Quand vous avez identifié la croyance, les valeurs et l'identité qui vous permettront d'imaginer que ce changement de comportement est vraiment possible, portez-les à l'intérieur de votre cœur et permettez-leur de prendre leur place, et de cet endroit, de se diffuser à travers tout votre être physique, émotionnel, mental et spirituel. Répétez ceci matin et soir, comme si c’était un élément de votre rituel du matin ou du soir, jusqu'à ce que cela vous semble naturel.
Les remèdes miracles ne sont pas la motivation
Le vrai changement de comportement est possible quand vous disposez des stratégies pour démarrer et maintenir votre motivation, quand vous pouvez voir ce que vous voulez (d’où l’importance de l’écrire), quand vous avez intégré le nouveau comportement dans un rituel existant, quand vous avez la croyance que c'est possible, donné de la valeur au nouveau comportement et pensé que vous êtes le type de personne qui fait cela. Les traitements miracle (comme le dernier régime qui vient de sortir par exemple) ne durent pas.
Ne vous exposez pas inutilement à la rechute et relevez-vous si vous dérapez
Soyez enthousiaste mais réaliste. Votre disposition à la compulsion restera vivante en vous longtemps après votre choix, même après une certaine période d'abstinence victorieuse.
Votre lucidité sur vous-même sera votre principale force. Vous reconnaître vulnérable et fragile vous encouragera à davantage de vigilance pour éviter de vous exposer aux tentations, de vous mettre dans des situations déstabilisantes.
Tenez-vous à distance de tout ce qui pourrait « réamorcer la pompe » et provoquer une rechute. Cependant, si cette rechute se produit, restez confiant(e) dans le processus de libération dans lequel vous vous êtes engagé. Ne renoncez jamais. Perdre une bataille ne signifie pas que l'on a perdu la guerre ! Le pire piège est de vous convaincre que votre rechute est la preuve qu'il est inutile d'essayer de changer.
Attention au perfectionnisme stérile, irréaliste et nocif, à l'esprit du « tout ou rien » (ne pas faire plutôt que risquer de rater, refuser la moindre défaillance, etc.) qui conduit le plus souvent au découragement et au renoncement à toute persévérance.
Apprenez à bien vous connaître, à comprendre comment vous fonctionnez intérieurement. Une rechute ne se produit pas sans raison et elle est souvent précédée par des signes avant-coureurs (situation stressante, émotion particulière, irritation, retour du mensonge, impatience, manque de sommeil...). Vous devez apprendre à bien connaître vos limites et vos atouts.
Nulle rechute n’est imprévisible pour celui qui accepte de voir sa réalité en face. Souvent elle est l'aboutissement d'un processus qui marque une dégradation de la confiance en soi, de l'estime de soi et des autres, une perte de vigilance.
Prenez soin de vous (Repos, massages, soins corporels, coiffeur) faites attention à vous. Considérez-vous comme un convalescent. Aimez-vous, apprenez à reconnaître votre valeur et vous apprendrez à vous respecter.
Retrouvez le sens de la création et de l’utilité
L'abstinence pour l'abstinence a de sérieuses limites. Ne pas confondre l'abstinence avec la guérison. L'abstinence est un outil au service de votre guérison.
Mais « changer » n'est pas uniquement renoncer à sa compulsion, renoncer au « mal »(« S’éloigner de »). C'est surtout DEVELOPPER SA NOUVELLE PERSONNALITÉ, de nouvelles relations aux autres, se rendre utile, donner, c'est faire entrer en soi le « bien »(« Aller vers »), actif par nature.
Il est plus stimulant et plus vrai de concevoir son processus de guérison comme une croissance, une construction que comme une soustraction, une privation. La libération d'une dépendance n'est pas uniquement un renoncement, c'est une création. Lâcher un comportement compulsif est un premier pas vers une transformation globale de l'existence, un élargissement de vos capacités à être heureux.
Ne restez pas oisif. Evitez le nombrilisme. Investissez-vous dans une activité valorisante et épanouissante. A travers elle vous retrouverez confiance en votre capacité à créer, à évoluer, à apporter du bonheur aux autres. Vous cesserez de vous considérer comme une victime ou un martyr, de vous apitoyer sur vous-même.
Vous réapprendrez la responsabilité vis-à-vis de vous-même et des autres et découvrirez une dimension nouvelle de votre liberté.
Remplacez les plaisirs destructeurs liés à votre compulsion par de nouveaux plaisirs équilibrants et bâtisseurs. Echangez les tentations qui abaissent contre des tentations qui élèvent.
Il ne s'agit pas de morale mais simplement de se poser la question : « Tel choix va t-il dans le sens du progrès, de la fierté et de l'épanouissement réels ou me fait-il retourner à la dépendance, à l’humiliation et à la souffrance ? ».
Se libérer d'une mauvaise image de soi ouvre les yeux sur d'autres perspectives. Apprenez à voir les qualités liées à votre vulnérabilité : ce qui jusqu'à aujourd'hui a expliqué votre addiction peut devenir un support à votre rétablissement de demain.
Votre passage par la souffrance peut vous aider à mieux comprendre les autres. Votre hypersensibilité peut nourrir une communication en profondeur avec les autres.
Votre recherche effrénée de sensation et d'absolu peut, une fois réorientée, nourrir un engagement courageux au service de causes humanistes qui auront besoin de votre énergie, votre quête d'un « ailleurs », jusque là opérée à travers votre comportement addictif et ses compulsions, peut se réinvestir dans la construction réelle d'un « ailleurs », d'une humanité meilleure et plus heureuse.
Vous êtes sur la bonne voie. Bonne route !
Sachez aussi que vous n’êtes pas seul(e) sur cette route, j’y suis avec vous.
N’hésitez pas à m’adresser vos commentaires ou votre inventaire de Motivation (Voir plus loin) et créons un lien.
N’oubliez pas : Il n’y a que vous qui puissiez le faire, mais vous n’êtes pas obligé de le faire seul !
Olivier Kramarz
Coach Addictologue
Votre inventaire de motivation à télécharger (au format pdf)