LE TRAVAIL EN RÉSEAU
Au cours des années 1980, les réseaux sanitaires et sociaux se sont développés avec l’émergence du sida en Europe, d’abord de façon informelle. Médecins hospitaliers et libéraux, pharmaciens et infirmières étaient confrontés à de nouveaux problèmes peu reconnus et difficiles à résoudre. Leur coopération a permis d’élever les problématiques telles que la toxicomanie au niveau de la santé publique nationale.
Actuellement, les réseaux concernant la tabacologie, l’alcoologie et la toxicomanie sont souvent réunis en un «réseau addictions» relatif à l’ensemble des substances addictives.
« Les réseaux de santé ont pour objet de favoriser l’accès aux soins, la coordination, la continuité et l’interdisciplinarité des prises en charge sanitaires, notamment de celles qui sont spécifiques à certaines populations, pathologies ou activités sanitaires », selon la loi du 4 mars 2002 sur le droit des malades et la qualité du système de santé.
La Coordination nationale des réseaux (CNR) définit le réseau dans une dynamique temporelle et spatiale: «le réseau constitue, à un moment donné, sur un territoire donné, la réponse organisée d’un ensemble de professionnels et/ou de structures, à un ou des problèmes de santé précis, prenant en compte les besoins des individus et les possibilités de la communauté. » Selon une éthique coopérative, le réseau tente de rapprocher les différents intervenants entre eux mais aussi avec les usagers qui s’adressent à eux. Lorsqu’une personne rencontre un professionnel de santé travaillant en réseau, il peut faire appel aux conseils et aux connaissances des autres membres du réseau. Cet échange permet d’apporter une réponse globale. Du fait de l’interférence des problèmes médicaux et sociaux, la coordination des professionnels médicaux, paramédicaux et sociaux s’impose.
Types de réseaux. Il en existe quatre.
Réseaux ville-hôpital
Ils sont ouverts à l’ensemble des professionnels de la ville et de l’hôpital souhaitant s’y associer: médecins hospitaliers et libéraux, pharmaciens, infirmières, psychologues et travailleurs sociaux. Le plus souvent en statut associatif régi par la loi de 1901, ils sont subventionnés par les pouvoirs publics. Des réunions permettent aux professionnels membres du réseau d’être informés, écoutés, et de trouver des solutions aux difficultés de prise en charge, selon une approche médico-psycho-sociale. Ainsi, les « réseaux addictions » posent d’emblée la problématique de l’addiction dans sa globalité.
Réseaux d’établissements
Ils concernent les établissements de santé bénéficiant d’une accréditation délivrée par les agences régionales de l’hospitalisation (ARH).
Réseaux de santé de proximité
Centrés sur les populations, à l’échelle du quartier ou de la ville, ces réseaux développent une activité de santé publique ou de santé communautaire sur le plan médico-social. Le plus souvent associatifs, ils regroupent pouvoirs publics, professionnels de santé et associations de prévention et de formation.
Réseaux de soins
Ce sont des réseaux expérimentaux visés par le Code de la sécurité sociale. Centrés sur le soin, ils doivent faire l’objet d’un agrément ministériel. Actuellement, peu de réseaux bénéficient de cet agrément.
Objectifs des réseaux.
Dans le cadre d’un soutien à la prise en charge médico-psychosociale du patient, l’objectif des réseaux est triple:
- promouvoir la thématique sur le plan national en tant qu’urgence de santé publique (actions de prévention, de réduction des risques, d’éducation pour la santé, règles éthiques, enquêtes épidémiologiques);
- soutenir les équipes soignantes (mise à jour des connaissances, informations ponctuelles d’urgence et coordination des différents acteurs);
- faciliter le lien entre les intervenants, notamment en ce qui concerne ceux de la ville (pharmaciens, médecins de ville, structures spécialisées) mais aussi ceux de l’hôpital référent du réseau.
STRUCTURES DE SOINS SPÉCIALISÉES
La prise en charge des addictions est en pleine mutation. Aujourd’hui, la moitié des consultations sont monothématiques, encore cloisonnées par produit. Les autres traitent plusieurs, voire toutes les substances addictives. Elles peuvent ainsi soigner les polyconsommations, de plus en plus fréquentes. Les structures spécialisées de ville et hospitalières présentent une organisation pluridisciplinaire, de façon à traiter la personne dans sa globalité, pour une raison simple: l’expérience a montré que la plupart du temps, une prise en charge médicale, psychologique ou socioéducative ne suffit pas. En revanche, ces trois approches sont complémentaires et leur coopération au sein d’une même équipe s’avère efficace.
Ecimud et EIsa
Certaines équipes hospitalières effectuent un travail de liaison pour prendre en charge les addictions des patients hospitalisés. Il s’agit des Équipes de coordination et d’intervention auprès de malades usagers de drogues (Ecimud) à l’AP-HP et des Équipes de liaison et de soins en addictologie (Elsa), hors AP-HP.
Les hospitalisations étant de plus en plus courtes, il est souvent nécessaire que l’Ecimud ou l’Elsa continue le suivi thérapeutique du patient en consultation externe, notamment quand cette hospitalisation a été l’occasion d’entamer une prise en charge. Selon l’effectif de l’équipe, elle prend en charge le patient ayant des comorbidités suivies à l’hôpital, afin de faciliter les différents soins médicaux (infectieux, psychiatrique, grossesse ou autre). Quand l’état d’un patient le nécessite, l’équipe peut l’hospitaliser pour sevrage, dans des lits fléchés.
En outre, des consultations spécialisées hospitalières (souvent conjointes à l’Ecimud ou l’Elsa) proposent une consultation externe en tabacologie, alcoologie ou toxicomanie.
CSST
Composés d’équipes pluridisciplinaires, le plus souvent extra-hospitalières, les Centres de soins spécialisés en toxicomanie (CSST) proposent une prise en charge globale des patients usagers de drogues : accueil, suivi médical, psycho-éducatif et social (aide à l’insertion et à la réinsertion) à moyen ou long terme.
CCAA
Les Centres de cure ambulatoire d’alcoologie (CCAA) ont pour missions la prise en charge pluridisciplinaire des personnes en difficulté avec l’alcool et l’accompagnement social des patients et de leur entourage. Ils peuvent organiser ou participer à des actions de prévention, de formation et de recherche.
CSAPA
Le plan gouvernemental 2007-2011 prévoit la réorganisation du dispositif de prise en charge en addictologie, dans le cadre de Centres de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie (Csapa), visés à l’article L-312-I du Code de l’action sociale et des familles.
Les Csapa devraient se substituer aux CSST et aux CCAA. Le projet de réforme prévoit un noyau commun de missions qui incomberaient à chaque Csapa et une possibilité de spécialisation. Ainsi, tous les Csapa seraient dans l’obligation d’assurer l’accueil, l’information, l’évaluation clinique et l’orientation de toute personne dépendante aux substances psychoactives. Concernant la prise en charge médicale, psychosociale et éducative, les Csapa auraient la possibilité de spécialiser leur activité sur le versant toxicomanie et alcool
Caarud
Le Centre d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques pour usagers de drogue (Caarud) est la nouvelle appellation des «accueils bas-seuil», « boutiques » ou «seuils adaptés » remplissant les conditions préalables à la délivrance de l’appellation.
Ses missions sont l’accueil des toxicomanes actifs, la mise à disposition de matériel de prévention des infections, l’intervention de proximité à l’extérieur du centre, en vue d’établir un contact avec les usagers, et dans un second temps, un soutien médical et social.
Groupes d’entraide et d’auto-support
Les Alcooliques Anonymes, la Croix-Bleue, la Croix d’or et les Narcotiques Anonymes sont des associations d’anciens alcooliques et toxicomanes qui partagent entre eux leur expérience, leurs forces, leurs difficultés et leurs espoirs dans le but de résoudre des problèmes communs et d’aider les autres participants à se rétablir.
Adresses utiles
Mission interministérielle de lutte contre les drogues et la toxicomanie (Mildt).
Elle anime et coordonne l’action ministérielle portant sur les addictions. Plus de 2500 structures sont recensées: associations, institutions dans les domaines de l’information, de la prévention, de la réduction des risques et des soins. Internet : www.drogues.gouv.fr.
Lignes d’écoute téléphonique d’information et de prévention
- Drogues info service : 0800231313 de 8h à 2h, 7j. /7, Gratuit à partir d’un téléphone fixe.
- écoute alcool : 0811913030 de 14h à 2h, 7j. /7, Coût d’un appel local.
- Ecoute cannabis: o8ii 91 2020 de 8 h 20 h, 7j. /7, Coût d’un appel local.
- Tabac info service : 0825 309 310 de 8 h à 20 h, du lundi au samedi, appel local.
Internet : www.tabac-info-service.fr.
Centres d’information régionaux sur les drogues et les dépendances (Cirdd).
Il en existe 10 : en Alsace, en Bourgogne, en Bretagne, en Champagne-Ardenne, en Île-de-France, en Languedoc— Roussillon, en limousin, en Midi—Pyrénées, en Paca et Rhône—Alpes. Chaque Cirdd a son propre site Internet contenant un annuaire régional des structures spécialisées. Leur mission première est l’accès à des ressources documentaires, humaines et d’expertise dans le champ des drogues et des dépendances pour les professionnels: acteurs de politique, justice, prévention, accueil et soin. Les Cirdd sont un pôle d’activité des Centres régionaux de ressources et d’information sur le VIH qui s’investissent dans la thématique adolescente.
Espace «Cybercrips» d’accueil, d’écoute, d’information et d’orientation pour les 13-25 ans:
Rez-de-chaussée de la Tour Montparnasse, à Paris.
Association méditerranéenne de prévention et de traitement des addictions (Ampta).
Son champ de compétence va du soin des personnes dépendantes à l’information, la prévention ou la formation d’un large public. Elle gère six services dont le Cirdd-Paca.
Le site propose un annuaire des structures spécialisées dans les départements de Paca.
Adresse : 17, rue du Terras, 13002 Marseille. Tél. : 0496115766 ; Internet : www.ampta.org
Coordination nationale des réseaux (CNR).
En plus des informations spécifiques aux réseaux, le site comprend un annuaire de réseaux répertoriés en addictologie et propose un lien avec d’autres annuaires. Adresse : 18, rue d’Hauteville, 75010 Paris.
Tél. : 01 44 83 08 06 ; Internet : www.cnr.asso.fr.
Centres hospitaliers universitaires (CHU)
- le site Internet présente des liens vers tous les sites des CHU de France métropolitaine, Martinique et Guadeloupe : www.reseau-chu.org
- Le site Internet de l’AP-HP présente l’activité de 37 hôpitaux d’Ile-de-France (on y trouve les coordonnées des 12 Ecimud) : www.aphp.fr
- La mission handicaps-réseaux-coordination du service social hospitalier, avec les différentes directions du siège, mettent à disposition des modèles de conventions, des documents et informations pratiques concernant les réseaux de santé et les partenariats impliquant l’AP-HP (http://partenariats-reseaux.aphp.fr).
Association française des équipes de liaison et de soins en addictologie.
Elle rassemble des informations concernant les 110 équipes de liaison et de soins en addictologie (EIsa). Centre médico-psychologique B-Groupe hospitalier Saint-Jacques, rue Montalembert, 63003 Clermont-Ferrand cedex 1. Tél. : 04 73 75 21 28 ; Internet : www.elsa-france.com.
Annuaire des associations sur toute la France.
En entrant un mot-clé comme « toxicomanie », cet annuaire permet de trouver les coordonnées de toutes les associations par département.
Internet: www.annuaire-assoc-sante.com
Institut national de prévention et d’éducation pour la santé
L’lnpes édite des brochures, plaquettes et livrets d’éducation, d’information et de prévention. Il propose un annuaire des structures «pour agir, réagir, aider, être aidé». II s’investit particulièrement dans la thématique adolescente, notamment au sein du site www.drogues-dependance.fr.
Site de I’Inpes : www.inpes.sante.fr
Toxibase : réseau national d’information et de documentation
Les centres de documentation Toxibase développent une activité locale et régionale de documentation qui les identifie comme véritables lieux ressources d’information sur les conduites addictives. Adresse:76 rue Pierre-Delore, 69008 Lyon. Tél.: 0478 72 4745;
Internet: www.toxibase.org
Observatoire français des drogues et des toxicomanies
L’OFDT est chargé du recueil, de l’analyse, de la synthèse, de la diffusion et de la valorisation des données et des connaissances sur les substances psychoactives.
Tél. : 01 41 62 77 16; Internet: www.ofdt.fr
Association SOS DEPENDANCES
Ecoute, aide et accompagnement des personnes dépendantes avec et/ou sans produits et de leurs proches. Coaching addictologique individuel et groupal.
Contact : Olivier Kramarz, Coach Addictologue. Tél: 06 68 16 00 07.
Email : sosdependances@gmail.com