Un peu d’histoire.
Le travail, c’est la santé ! Enfin … pas toujours.
Et depuis l’antiquité, les savants se sont toujours préoccupés des interactions entre la santé des hommes et leur travail.
Le grand tournant en matière de prévention des risques professionnels est marqué par Bernardino Ramazzini qui publie plusieurs ouvrages dont « De morbis artificum
diatriba » (Traité des maladies des artisans) en 1701 à Padoue.
Ramazzini distingue 2 grands types de maladies chez les travailleurs : les unes liées à la toxicité des substances avec lesquelles ils travaillent et les autres liées aux contraintes posturales.
Il décrit l’asthme des mineurs, l’asthme des boulangers, les pathologies des doreurs utilisant des amalgames au mercure, le risque de transmission de maladies infectieuses par les mains des sages femmes. Il découvre des concrétions sableuses à l’autopsie des tailleurs de pierres et carriers morts de maladies pulmonaires. Il préconise déjà des mesures de protections pour les travailleurs exposés : soufflets et ventilateurs communiquant avec l’extérieur, port de gant, bottes, masques.
Au siècle des lumières, Auguste Tissot décrit, lui, les troubles du sommeil et les troubles digestifs dans un contexte de tension, de surcharge de travail et de sédentarité chez les intellectuels. Dans son traité « De la santé des gens de lettre » publié en Suisse en 1768, on observe les premiers syndromes dépressifs liés à des situations professionnelles (1).
C’est à la suite du rapport de Louis-René Villermé « Tableau de l'état physique et moral des ouvriers employés dans les manufactures de coton, de laine et de soie », publié en France en 1840, qu’apparaissent les premières lois réglementant le temps de travail des enfants. En 1850, Villermé publie « Les accidents produits par les machines mécaniques dans les ateliers ».
50 ans plus tard est créée l’Inspection du Travail (1892) et apparait dans la législation le principe de l’indemnisation des accidents du travail. Les premiers tableaux de maladie professionnelle n’apparaitront en France qu’en 1919 (Tableau n° 1 concernant le plomb et Tableau n° 2 concernant le mercure). Au même moment on assiste à la création des premiers services de médecine au sein de grandes entreprises, mais c’est le 11 octobre 1946 que le parlement vote la loi relative à l’organisation de la Médecine du Travail.
Cette rubrique « Santé au travail » a comme objectifs de battre en brèche certaines idées reçues et de donner un éclairage pratique sur la prévention des risques professionnels. Améliorer le bien être au travail est capital, compte tenu du temps que nous consacrons à la vie professionnelle.
(1) Valentin Michel. Travail des hommes et savants oubliés.1978. 329p.