Il est un interlocuteur de santé dans le monde du travail, conseiller des salariés et des chefs d’entreprise. Il agit en vue d’améliorer les conditions de travail dans l’entreprise et de préserver la santé des salariés. Mais plus précisément…

 

• Le médecin du travail est un spécialiste. VRAI

A l’issue de la formation de médecine générale, la spécialisation comporte une formation juridique, toxicologique et ergonomique.

• Tous les salariés doivent régulièrement passer une visite médicale de médecine du travail. VRAI

Cette visite permet d’aborder de façon préventive les nuisances d’un poste de travail. Elle a lieu pendant les heures de travail. Le médecin effectue une surveillance médicale en fonction des risques ; celle-ci comporte un examen clinique et parfois des examens complémentaires. Certains schémas de surveillance sont prévus par la législation, d’autres restent à l’initiative du médecin du travail. Le médecin conseille le salarié sur les moyens de protection adaptés au risque.
Prenons l’exemple d’un prothésiste dentaire : il existe d’une part, un risque d’exposition à des produits chimiques (dont certains sont cancérogènes ; par exemple le béryllium et les poussières de silice). Pour ce risque, le médecin conseille sur le type de masque et le type de ventilation les mieux adaptés. Il surveille l’appareil respiratoire du salarié et complète l’examen clinique par des épreuves fonctionnelles respiratoires et des radiographies pulmonaires réalisées régulièrement. D’autre part, il existe un risque d’exposition à des agents biologiques (virus transmis par le sang). La protection comporte une tenue de travail avec gants, blouse, masque, lunettes et une mise à jour des vaccinations contre l’hépatite B. Une information est aussi donnée sur la conduite à tenir en cas d’accident (piqûre, coupure avec du matériel souillé par du sang). Par ailleurs, la visite permet d’évaluer l’état de santé du salarié et la compatibilité avec les autres contraintes du poste (postures pénibles, gestes répétitifs, bruit des machines).

• Un salarié peut demander une visite médicale à son initiative. VRAI

Sur le plan réglementaire, il existe une visite médicale à l’embauche, puis de façon régulière en fonction des risques professionnels (bisannuelle, annuelle ou semestrielle). De même, il est prévu une visite à l’issue d’un arrêt maladie de plus de 3 semaines, d’un accident du travail avec arrêt de travail de plus de 8 jours ou après un congé de maternité.
En dehors de ces visites prévues par la loi, le salarié peut demander un entretien avec le médecin du travail, à tout moment, de sa propre initiative. Le salarié n’est pas obligé de prévenir l’employeur de cette visite. Celle-ci doit avoir lieu en dehors des heures de travail dans le cas où l’employeur n’en a pas connaissance.

• La visite médicale ne peut avoir lieu que si le salarié est en activité. FAUX

Dans le cas où le salarié est en arrêt de travail depuis longtemps, il peut demander une visite de pré-reprise du travail. En général, cette visite a lieu sur les conseils du médecin traitant ou du médecin conseil de la sécurité sociale. Elle peut aussi être demandée par le salarié lui-même. Pendant son arrêt de travail, le salarié consulte le médecin du travail afin d’organiser au mieux la reprise du travail. Il peut parfois être amené à prévoir une reprise en temps partiel thérapeutique ou à contacter l’employeur pour envisager un aménagement du poste.

• Le médecin du travail est soumis au secret médical. VRAI

« Le secret professionnel s’impose à tout médecin … Le secret couvre tout ce qui est venu à la connaissance du médecin dans l’exercice de sa profession, c'est-à-dire non seulement ce qui lui a été confié, mais aussi ce qu’il a vu, entendu ou compris. » (Article 4 du Code de Déontologie). C’est donc sous couvert du secret médical que le médecin du travail formule son avis d’aptitude et ses éventuelles demandes d’aménagement de poste à l’employeur. De même si un salarié est reconnu travailleur handicapé par la Maison Départementale des travailleurs Handicapés (MDPH), c’est à lui, si il le souhaite, d’en faire la déclaration à l’employeur, et en aucun cas au médecin du travail.
« Le médecin doit veiller à ce que les personnes qui l’assistent dans son exercice soient instruites de leurs obligations en matière de secret professionnel et s’y conforment. » (Article 72 du code de Déontologie). Les infirmières et secrétaires médicales sont elles aussi soumises au secret médical et veillent à assurer la discrétion au cours des vacations médicales.

Par ailleurs, lorsqu’il s’informe auprès de l’employeur de la nature et de la composition précise des produits utilisés dans l’entreprise, le médecin du travail est soumis au secret de fabrication. « Le médecin du travail est tenu au secret du dispositif industriel ou technique de fabrication et de la composition des produits employés ou fabriqués ayant un caractère confidentiel. »(Article R 241-46 du Code du Travail).

• Le médecin du travail ne visite que les grandes entreprises. FAUX

L’activité sur le milieu de travail a lieu pour toutes les entreprises, quelque soit le nombre de salariés, depuis le décret de juillet 2004, et le type d’activité professionnelle. Elle a lieu à l’initiative du médecin ou sur demande de l’employeur ou des partenaires sociaux (CHSCT ou délégués du personnel). La visite d’entreprise permet au médecin d’évaluer « in situ » les conditions de travail. Il peut s’appuyer de mesures objectives (dosages de polluants chimiques, mesures de bruit, mesure d’éclairement…). Il évalue les moyens de protection collectifs (ventilation, dispositifs de sécurité, ergonomie des postes…). Il doit être informé de la nature des produits utilisés afin de transmettre à l’employeur une analyse des risques et des moyens de protections les plus adaptés.
A l’occasion des visites dans l’entreprise, le médecin peut être associé à des actions de santé publique (tabac, alcool, prévention routière). Il peut intervenir pour une action d’éducation sanitaire des salariés en rapport avec les risques de l’entreprise (par exemple, information sur les risques liés à l’utilisation du perchloréthylène pour le nettoyage à sec dans les pressings).