Attention : Cet outil requiert des conditions favorables d’environnement et de tranquillité émotionnelle pour son utilisation. Comme toujours, notez la date, l’heure, le lieu, la posture, l’état émotionnel et physique dans lesquels vous effectuez cette utilisation. Évitez soigneusement le travers consistant à utiliser cet outil en fonction de votre idéal et non en fonction de ce qu’est réellement votre action, besoin, réflexion ou senti profond, spontanément, à l’instant présent. Rappelez-vous que la chose la plus importante est d’être honnête avec vous-même. Ne vous comparez pas aux autres. La liberté dans la vie est de décider de vos propres normes. Enfin, dites-vous qu’il n’y a pas de bon coaché ou de mauvais coaché, l’important et l’utile, ce sont les questions que vous vous posez et les actions que vous enclenchez pour utiliser cet outil.
Important : Cet outil a uniquement pour but de fournir une information supplémentaire qui peut-être utilisée en complément d’un entretien. Il ne s'agit pas d’un service psychologique, mais d'information et d'éducation sur les phénomènes psychologiques. Aucune décision clinique ne peut-être prise sur la base de cet outil ou sur aucun autre instrument unique.
Comme dans la plupart des addictions comportementales, il n’y a pas UNE définition précise de la dépendance affective ou sexuelle.
J’ai souvent tendance à penser qu’il existe une forme de dépendance par personne. Et par suite, une forme de retour à la liberté de s’abstenir pour chaque personnalité de manière unique. En revanche, les personnes dépendantes sont concernées par des critères diagnostiques communs.
Pour comprendre, il est important de regarder du côté de la « personnalité dépendante ». On décrit cette addiction comme « un besoin général et excessif d’être pris en charge qui conduit à un comportement soumis et « collant » et à une « peur de la séparation » qui apparaît au début de l’âge adulte et est présente dans des contextes divers.
Si vous possédez au moins 5 des critères diagnostiques qui suivent, vous pouvez vous considérer comme ayant une personnalité dépendante affective et/ou sexuelle.
Il est à noter que l’on peut être un dépendant affectif ou sexuel en dehors d’une relation de couple uniquement. On peut l’être à propos d’un ami, d’un parent, d’un enfant, etc.
Il y a lieu de considérer les critères suivants en ayant en tête l’affectivité ou la sexualité, ou en tout cas les voir dans cette perspective.
Critères diagnostiques de dépendance affective et/ou sexuelle
- La personne a du mal à prendre des décisions dans la vie courante sans être rassurée ou conseillée de manière excessive par autrui (Ex. : le conjoint, les parents, etc.);
- La personne a besoin que d’autres assument ses responsabilités dans la plupart des domaines importants de sa vie (Ex. : émotionnel, social, financier);
- La personne a du mal à exprimer un désaccord avec autrui de peur de perdre son soutien ou son approbation. (Nota : Ne pas tenir compte d’une crainte réaliste de sanctions. Dans ce critère diagnostique on risque de retrouver ce qui s’appelle la personnalité « caméléon ». C’est une personne qui ne dit jamais un mot plus haut que l’autre. Elle pense et dit ce que les autres pensent et disent. Souvent elle renie sa propre opinion, son propre sentiment. Elle ne s’oppose jamais. C’est comme si elle fondait dans le décor. Comme le caméléon);
- La personne a du mal à initier des projets ou à faire des choses seule (par manque de confiance en son propre jugement ou en ses propres capacités plutôt que par manque de motivation ou d’énergie). Exemple : quand on demande à la personne ce qu’elle a le goût de faire ou de manger, elle répond systématiquement: « et toi? ». Il est très difficile pour la personne de choisir;
- La personne cherche à outrance à obtenir le soutien et l’appui d’autrui, au point de se porter volontaire pour faire des choses désagréables. C’est le pire critère diagnostique car c’est ici que la personne accepte l’inacceptable, se renie en quelque sorte. Tout faire, même si c’est contraire à ses valeurs profondes, pour se faire aimer ou pour éviter de se faire rejeter et avoir à se confronter à la solitude;
- La personne se sent mal à l’aise ou impuissante quand elle est seule par crainte exagérée d’être incapable de se débrouiller ;
- Lorsqu’une relation proche se termine, la personne cherche de manière urgente une autre relation qui puisse assurer les soins et le soutien dont elle a besoin ;
- La personne est préoccupée de manière irréaliste par la crainte d’être obligé de se débrouiller seule. L’utilisation du courrier électronique et les groupes de discussions (chatlines) peuvent être, par exemple, symptomatiques d'une dépendance affective en ce sens qu'on peut éprouver des symptômes dépressifs, éprouver de la tristesse ou de l'abandon en ne recevant pas les lettres d'amour virtuelles tant attendues, être déçu par le trop peu de courrier électronique reçu ou revenir constamment vérifier s'il n'y a pas de courrier électronique qui nous attend; le malaise, la frustration d'avoir manqué un rendez-vous, etc.
Peut-on vraiment qualifier une dépendance de plus importante qu’une autre ? À mon sens non. Avez-vous seulement idée à quel point la dépendance affective ou sexuelle peut faire des dégats ?
Et cette « maladie » arrive tout autant chez les hommes que chez les femmes. Il est fréquent de rencontrer des dépendants affectifs ou sexuels chez le conjoint de l’alcoolique et/ou du toxicomane, on parle alors de codépendance.
Le dépendant affectif reste accroché à son conjoint pour diverses raisons : parce que la sexualité est satisfaisante (c’est souvent ce qui fonctionne le mieux dans la relation) et que l’on a le sentiment de ne pouvoir s’en passer, l’insécurité financière joue aussi un rôle important quand on pense laisser son conjoint. Enfin, l’idée de la solitude est souvent terrifiante.
La dépendance affective ou sexuelle peut découler d’un ensemble de facteurs dont le principal est l’environnement familial déficient, nommément la famille dysfonctionnelle, environnement dans lequel l’individu a pu être carencé au niveau affectif.
Un des deux parents (ou les 2) a été souvent élevé lui-même, dans le cadre d’une famille dysfonctionnelle. Ensuite, le modèle se reproduit d’une génération à l’autre. C’est le même phénomène qu’un enfant qui voit son père battre sa mère et qui reproduit, avec sa conjointe, quand il est adulte, le même pattern que son père.
Normalement, l’enfant doit avoir, dès son bas âge, des relations significatives avec ses parents, être guidé, encadré, discipliné, recevoir l’affection et un soutien ferme et confiant pour ses accomplissements afin de façonner son identité, obtenir une confiance en lui et une estime de lui-même qui lui donne de la valeur.
Le dépendant affectif ou sexuel a pu recevoir, dans son enfance, par exemple, des messages verbaux négatifs, se faisant dire qu’il valait peu ou rien, qu’il était inadéquat quand il faisait des choses, qu’il n’irait pas bien loin dans la vie. Il a pu également recevoir des messages non-verbaux négatifs comme, par exemple, la surprotection de la mère, la tyrannie d’un père violent et dictateur, la non-présence d’un père (absent de la maison), l’indifférence et la non-reconnaissance des parents vis-à-vis des réalisations de l’enfant, etc.
Le dépendant affectif, dans ces circonstances, a écopé d’un manque d’autonomie, a souvent été abandonné, a subi l’alcoolisme ou la toxicomanie (demandez à un alcoolique si son père ou sa mère l’était, dans 75% des cas, il répondra oui).
D’ailleurs combien de femmes, par exemple, ont pensé aller chercher l’amour et l’affection dans la sexualité avec un homme alors que, bien souvent, c’était l’amour de leur père qu’elles recherchaient ?
L’enfant, n’ayant pas reçu cette sécurité affective étant jeune, il est fréquent qu’il veuille rechercher l’approbation et la revalorisation lorsqu’il devient adulte, afin d’établir des bases solides pour une estime de soi valable.
N’ayant pas connu des relations interpersonnelles enrichissantes, mais surtout significatives, dans la période de l’enfance, la personne cherche à connaître un(e) conjoint(e), un ami, qui saura l’admirer et lui révéler ses qualités et ses ressources personnelles cachées.
Enfin, si elle ne réussit pas à se réaliser, la personne pourrait compenser afin d’éviter d’entrer en contact avec sa souffrance. Elle pourrait sombrer dans d’autres dépendances (ce qui est souvent le cas) telles l’alcoolisme, la toxicomanie, la dépendance au travail, la cyberdépendance, l’anorexie ou la boulimie, le sport pathologique, etc.
Le dépendant affectif ou sexuel se réalise à travers l’autre. Mais il y a un autre aspect à cette addiction et c’est celui de se sentir responsable du bonheur de l’autre.
Combien de fois n’ai-je pas entendu plus d’une femme d’alcoolique ou de toxicomane me dire ou le vivre inconsciemment : « je vais tellement aimer mon mari, qu’il va arrêter de consommer à cause de moi, qu’il va changer son comportement ».
Ces deux aspects de la dépendance affective ou sexuelle ont pour but de chercher et retrouver une source de valorisation personnelle (ne serait-il pas extraordinaire de « sauver » l’autre ?), de justifier sa raison d’être à travers l’autre et donc d’atteindre le bien-être.
Mais attention, chez le dépendant affectif ou sexuel, tout cet exercice, tout ce déploiement d’énergie sont en place afin, souvent, de combler un vide intérieur. Il dépend donc de beaucoup de monde : amis, parents, conjoint et dévie de ses propres besoins à combler.
Il abandonne ses intérêts personnels pour se centrer sur quelqu’un qu’il considère comme plus important que lui. Il va se plier au moindre désir de l’autre. Cela peut même aller jusqu’à devenir victime de manipulation et accepter l’inacceptable.
Jusqu’où cette réalité du dépendant affectif ou sexuel peut-elle mener ?
La dépendance affective ou sexuelle n’est pas moins pire qu’une autre dépendance, car elle porte son lot de souffrances. Parlez-en aux dépendants affectifs ou sexuels eux-mêmes.
La dépendance affective, c'est, en bref, compter sur une autre personne pour se développer (affectivement, socialement, personnellement). N'exister que par l'autre. Compter sur l'autre pour son propre bonheur... À ce compte, je la compare à toutes les autres dépendances. Le « produit » consommé est humain, sexuel, affectif.
Que pouvez-vous faire maintenant ?
Il n’existe pas de traitement « miracle », mais il y a quand même une bonne nouvelle : si la dépendance affective ou sexuelle est comparable à n’importe quelle autre addiction, alors il est possible d’en arrêter la progression et d’en sortir.
Être d'abord heureux pour soi, combler ses propres besoins et ainsi tout le monde finira par en bénéficier. Installer une espèce de détachement émotif, c'est-à-dire vous approprier vos propres émotions, les assumer, se changer de l'intérieur; ensuite, la transformation de votre personne deviendra un objet d’attrait pour les autres autour de vous.
Ne déviez jamais de l'idée de combler vos propres besoins, d'avoir vos propres activités et de ne pas déroger à faire ce que vous devez faire, pour vous.
Et encore une fois, il n’y a que vous qui puissiez le faire, mais vous n’êtes pas obligé de le faire seul !
OUTIL DE SELF-COACHING
40 question pour faire votre propre diagnostic (.pdf)