Attention : Cet outil requiert des conditions favorables d’environnement et de tranquillité émotionnelle pour son utilisation. Comme toujours, notez la date, l’heure, le lieu, la posture, l’état émotionnel et physique dans lesquels vous effectuez cette utilisation. Évitez soigneusement le travers consistant à répondre en fonction de votre idéal et non en fonction de ce qu’est réellement votre action, réflexion ou senti profond, spontanément, à l’instant présent. Enfin, dites-vous qu’il n’y a pas de bon score ou de mauvais score, l’important et l’utile, ce sont les questions que vous vous posez et les actions que vous enclenchez pour utiliser cet outil.
Important : Cet outil a uniquement pour but de fournir une information supplémentaire qui peut être utilisée en complément d’un entretien. Il ne s'agit pas d’un service psychologique, mais d'information et d'éducation sur les phénomènes psychologiques. Aucune décision clinique ne peut être prise sur la base de cet outil ou sur aucun autre instrument unique.
Qu’est-ce que l’alexithymie ?
L’alexithymie est un concept qui a été créé à partir d’observations de personnes souffrant de troubles psychosomatiques. Elle se définit par plusieurs critères :
— l’incapacité à identifier ce que l’on ressent;
— la difficulté à communiquer ce que l’on ressent (découlant du premier critère : je vais d’autant moins savoir dire aux autres ce que je ressens que je n’ai pas identifié que je ressentais quelque chose);
— la tendance à ne faire attention qu’au fait, à avoir une façon de penser exclusivement tournée vers l’extérieur, une pensée opératoire;
— et la tendance à avoir une vie imaginative réduite. L’alexithymie toucherait 20 % d’entre nous, autant les hommes que les femmes.
Les alexithymiques essaient d’éviter les conflits. Quand on les provoque, ils ont davantage de signaux non verbaux de colère (tension interne, musculaire, artérielle...), mais ils l’expriment moins que les autres.
Ils essaient d’être, le plus possible, conformes socialement. Ils sont souvent définis par les autres comme « consensuels ». Ils sont davantage portés à juger les actions des autres comme non intentionnelles. Ils sont moins « paranos », ce qui les rend sans doute plus tolérants.
Globalement, les alexithymiques développent soit des relations de dépendance avec les autres, soit, à l’inverse, ils se coupent du monde.
Les personnes alexithymiques manquent d’empathie, elles ne parviennent pas à se mettre à la place des autres.
N’exprimant pas ce qu’ils ressentent, les alexithymiques ont tendance à obtenir moins de soutien de la part d’autrui, ils ont de moins bonnes relations avec les autres.
L’alexithymie peut être une dimension de la personnalité, un trait de caractère ou bien être acquise suite à une maladie grave ou à un traumatisme grave. Dans ce cas, ne pas avoir conscience de ce que l’on ressent peut être un moyen momentané de tenir le coup.
Les alexithymiques vivent des situations qui génèrent des émotions, mais tout se passe comme si le cerveau jouait mal son rôle d’étiquetage.
Cela ne veut pas dire que les alexithymiques sont plus bêtes que les autres. Il n’y a aucun lien entre l’alexithymie et le quotient intellectuel, avec le niveau socio-économique, l’éducation ou la culture.
Dans une situation « émotionnante », l’alexithymique a des manifestations physiques. Seulement, le cerveau n’étiquette pas le signal physique comme tel, le signal physique reste une plainte physique.
Compte tenu de leurs difficultés, les alexithymiques savent mal discriminer leurs émotions négatives. Ils ne savent pas trop faire la différence entre une colère, une angoisse ou une tristesse et ils ont plus de mal à éprouver de la joie et à vivre l’amour ou le bonheur.
Très important : il ne faut pas considérer l’alexithymie comme une variable binaire, c'est-à-dire « je suis alexithymique ou je ne le suis pas », mais comme une variable dimensionnelle dans le sens où l’on peut être modérément alexithymique, moyennement alexithymique, alexithymique de façon importante...