Article tiré de La lettre du JIM / Spécial La nutrition des enfants / du mercredi 19 Septembre 2007
Docteur Marlène Galantier, médecin nutritionniste, Médecin Conseil de l’Observatoire du pain.
Professeur Christophe Dupont, Pédiatre, Chef de service de néonatalogie à l’hôpital Saint Vincent de Paul (Paris)
Lors des consultations régulières de l’enfant, médecins généralistes et pédiatres peuvent très vite, déceler chez l’enfant, les comportements à risque entraînant une obésité.
Depuis 30 ans, nous notons une augmentation importante de l’obésité infantile, en raison des mauvaises habitudes alimentaires familiales et de la sédentarité.
Ces quarante dernières années les enfants ont grandi de 4 cm, mais l’apport énergétique a progressivement diminué avec les années :
- Trop de protéines chez les tout-petits : cet excès, qui favorise une croissance précoce, pourrait faire le lit de l’obésité.
- Trop de lipides chez les plus de 3 ans : 38 % de l’apport énergétique total, alors qu’ils ne devraient pas dépasser 30 à 35 %.
- Pas assez de glucides complexes, et trop d’aliments sucrés appelés « calories vides »
Le Docteur Marlène Galantier, médecin nutritionniste, Médecin Conseil de l’Observatoire du pain, conseille de :
- Réduire l’apport en protéines (viande, poisson, œuf) qui ne doit pas dépasser 12% de l’Apport Energétique Total.
- Conserver un large apport en lipides entre 0 et 3 ans, (40 à 45 % de l’apport énergétique total), pour permettre au système nerveux de se développer. Puis, à partir de 3 ans, diminuer la consommation des lipides pour ne pas dépasser 30 à 35 % de l’apport énergétique. Il faut surtout réduire la consommation des viennoiseries, pâtisseries, tartes salées, aliments frits qui contiennent des acides gras saturés.
- Augmenter les apports en glucides dès l’âge de 3 ans en donnant une préférence aux glucides complexes, aliments source d’amidon (pain, pâtes, riz, pommes de terre), afin qu’ils représentent 50 à 55 % de l’apport énergétique, et en diminuant les glucides simples ajoutés (sucreries, pâtisseries, boissons sucrées).
Il faut augmenter la consommation de fibres (fruits et légumes), de 50%.
Il est important que :
- Les enfants goûtent à tous les aliments pour habituer leur palais.
- que le jeune enfant et l’adolescent prennent 4 repas quotidiens. Le petit déjeuner par exemple est essentiel car il rompt le jeûne de la nuit et reconstitue les ressources énergétiques pour la journée Il faut redonner de l’importance aux repas. Il faut éviter le grignotage
- l’activité physique existe : au moins une demi-heure voire une heure de marche rapide par jour. La sédentarité due au temps croissant passé devant la télévision et à la diminution de l’activité physique serait un des facteurs principaux de l’installation de l’obésité chez les enfants
- de boire de l’eau, seule boisson indispensable à notre organisme. Il est préférable de ne pas habituer l’enfant aux boissons sucrées à table.