Ce sont les Grecs de Phocée qui ont fondé la ville de Massalia, actuellement Marseille.
Un peu de mythologie :
Marseille nait de la rencontre de la mer et de la terre, une histoire d’amour entre un phocéen Protis (du grec : Protos : premier) et Gyptis, la Ségobrige (Peuple Celto-Ligure).
Marseille est tournée vers la mer.
Quand on demandait à l’écrivain Jean-Claude Izzo de parler de Marseille, il disait « C’est un lieu de rencontre de tous les exils »
Colette, elle, disait « La Cannebière : C’est la hâte des gens, c’est les fruits exotiques, c’est les fleurs, c’est les barmans vêtus en jaune et noir, c’est le port bleu avec ses bateaux blancs ».
Le quai du port est la promenade favorite de nos amis Marseillais, les maisons sont nommées bastide, mas selon leurs tailles et fonctions.
LE VIEUX PORT
Cœur Historique de la ville, il se situe sur l’emplacement de l’ancien Port Antique. Cafés, bars et restaurants sont à proximité.
LA CANNEBIÈRE
Elle doit son nom à une variété de chanvre.
« Tous les chemins dit-on mènent au vieux port »
Anne Soghers : « Quand j’ai compris que ce scintillement bleu au bout de la Cannebière était la mer, le vieux port, je ressentis pour la première fois le seul vrai bonheur qui reste accessible à chaque être : Le Bonheur de vivre ».
LA MONTÉE DES ACCOULES
Sur la Rive Nord du Vieux Port, elle vous emmène vers le centre du quartier du Panier : La place Lenche.
L’ÉGLISE DES ACCOULES
A cet emplacement, jadis se trouvait l’église Nostra Dona de l’Accoas, dédiée à la vierge, dont seul subsiste le clocher sur l’actuelle église.
Le PANIER
Sur la Rive Nord du Vieux Port nous atteignons le Panier.
Selon l’histoire, les Pescadous (pêcheurs) vivaient au panier : Un écheveau de ruelles, de jolies placettes, de montées pointues telles des toboggans.
Essoufflés, nous arrivons enfin devant une petite porte basse, qui ne paie pas de mine, juste une main cuivrée posée délicatement sur le centre, la maison de notre hôtesse.
Premier choc, et légère déception, elle était entourée de superbes maisons anciennes croulant sous une floraison multicolore, elle est petite. Hubert pense tout haut, ce que chacun de nous pense tout bas, «pensez-vous que nous pourrions tous tenir dans cette maison de poupée ».
Cette phrase miracle nous a tellement détendus, que chacun essaie de surpasser l’autre par ses blagues telles que « crois-tu que nous aurons les petits lits des 7 nains ? »Et l’autre de surenchérir «n’oubliez pas les gars de vous courber sinon vous risquez de vous retrouver avec une face, ha ! ha ! ha ! ».
Voulez-vous m’accorder un peu d’attention s’il vous plait ? Merci.
Les blagues s’arrêtent, les têtes se tournent vers moi. « Si cela s’avère difficile nous trouverons une solution sans gêner notre hôtesse » Tous pour un, un pour tous me répond le groupe, et d’une bonne main j’agrippe la poignée de la main cuivrée qui fait retentir un gong musical.
L’instant d’après, une jeune femme bronzée vêtue d’un tee-shirt bleu et d’un jean gris, une vingtaine bien sonnante, un sourire aux lèvres, des longs cheveux roux tirés en queue de cheval, nous demande d’un ton chantonnant « peuchère ! nous commencions à nous inquiéter, entrez, elle vous attends ».
Je présume qu’elle parle de sa grand-mère, maman Tista. Une fois franchie la petite porte, chacun de nous exprime sa stupéfaction à sa manière et de toute part fusent des « oh, pas possible ! C’est incroyable ! » et j’en passe, lorsque surgissant de n’importe où, une bonne mamie ,aux belle joues dotées de fossettes, aux yeux brillants de joie et de malice, et dont la patience n’est, sans aucun doute pas sa tasse de thé, vient à notre rencontre…
Après une soirée animée, rassasiés, fourbus nous partons nous coucher.
Samedi matin, sur les instructions de mamie Tista nous partons à la découverte de cette ville.
Notre projet est de découvrir les Calanques, petites plages bordées de rochers ainsi que la visite du château d’If et celle de Frioul. Pour cela, nous décidons d’un commun accord de prendre le ferryboat : Le César.
Ce jour-là, bondé, sur la mer luisante, sous les rayons du soleil, notre bateau fend l’eau, entre les jolis voiliers des plaisanciers.
Le CHATEAU d’IF
Le château d’If, avait pour première fonction la protection de la ville.
Il devient ensuite, au 17ème une prison d’état, célèbre par le récit d’Alexandre Dumas qui y fit enfermer son héros, Edmond Dantès, Comte de Monte-Cristo.
L’ILE DE FRIOUL
Nous visitons le fameux hôpital des Carolines qui, au 19 ème siècle mettait en quarantaine les marins venant des navires suspects.
De retour sur les quais, nous rencontrons les joueurs de boules, sport très prisé par nos marseillais et entendons la fameuse phrase antique maintes et maintes fois répétée, « tu pointes ou tu tires ».
Après avoir gravi des montées, à un tournant d’une des innombrables ruelles, nous débouchons sur une petite place ombragée. Là, quelques Vieux, assis sur des bancs, à l’ombre des platanes, boivent leur pastis en jouant aux dés.
Sous des multiples odeurs aussi alléchantes les unes que les autres, le linge sèche au balcon, les voisines s’interpellent d’une fenêtre à une autre, rien à dire nous sommes bien dans le Midi.
Nous réprimons nos émotions devant une bonne pasta alla vongole et une légendaire boisson : j’ai nommé, le PASTIS
Le Pastis ou Pastagua est né de l’imagination de Paul Ricard.
Le MUSE de CHATEAU DE COMBERT
Construit en 1928 par Pignol.
Dès que vous y entrez, vous ressentez une vive émotion devant la reconstitution de la vie quotidienne d’une maison bourgeoise : Faïences, vaisselles, meubles, avec juste un petit sel de rêve et de romantisme, et me voilà, au coin de l’âtre, devant une flambée tricotant ou raccommodant selon ma fantaisie du moment, face à un gentil époux, somnolant dans sa bergère, sur les genoux un quotidien, et à ses pieds dorment deux lévriers. Ok c’est un rêve, c’est permis non ?
NOTRE-DAME de La GARDE
La première chapelle fut construite en1214 par un ermite, Maitre Pierre après autorisation, sur le terrain de l’abbaye ST Victor.
Selon Mlle de Scudéry, dont le frère fut un temps, gouverneur du Fort de Garde, la vierge était tout en bois.
C’est en 1853 que fut autorisée la construction de l’actuelle église, et se termina en1864.
Aujourd’hui, la Bonne –Mère dorée, surmonte la Basilique.
La décoration interne est influencée par le style Romano-Byzantin.
On y vient de partout, de différents quartiers de Marseille, de la Provence aussi.
QUELQUES RECETTES MARSEILLAISES :
Les Marseillais aiment les produits frais, et les bonnes herbes de Provence.
LA SOUPE DE PISTOU
Pour les longues soirées d’été, faîte de légumes agrémentés d’une bonne pâte à base d’ail pilé et d’huile d’olive.
Recette :
Dans un faitout, mettez à bouillir 3 litres d’eau avec 1 cuiller à café de sel. Ajoutez 200gr d’haricots blancs, 200gr d’haricots rouges. Faites cuire le tout, à mi-cuisson ajoutez 300gr d’haricots verts, 2 petites courgettes, 2 tomates, le tout coupé en dés ainsi qu’un gros oignon finement haché.
Cuire à feu moyen.
Dans un mortier, écrasez une poignée de feuilles de basilic avec une tête d’ail, 1jaune d’œuf cuit, 3 tomates ébouillantées et épépinées, 1 ou 2 anchois et au fur et à mesure, un filet d’huile d’olive. Vous obtenez une sorte de pommade.
5 à 7minutes avant la fin de la cuisson, ajoutez une grosse poignée de coquillettes et la pommade.
Vérifiez l’assaisonnement.
Bon appétit !
LA FOUGASSE
Fourrée selon la fantaisie du boulanger (olives, anchois, nature mais parfumée aux belles herbes de Provence), aussi je peux d’ores et déjà vous assurer que vous trouverez votre bonheur parmi toutes les variantes offertes.
LA DAUBE
Que vous dire…
Tous les mots du monde n’arriveront pas à exprimer mon émotion, pardon notre émotion, cette merveille nous fut présentée, la veille de notre départ, oui je sais tout à une fin.
Mais une daube est là pour vous rappeler que rien n’est vraiment fini.
Ce n’est qu’un perpétuel mouvement d’un cycle et la savourer est pour notre bonheur, un moment magique.
Dans un décor de rêve, sous les platanes, pas loin du vieil olivier, âgé de plus de cent ans, la nuit, telle un grand manteau bleuté scintillant de milles feux, nous enveloppés, la Daube est arrivée.
C’est un mélange de différents morceaux de bœuf enrobés d’herbes de Provence.
Marinés toute une nuit, ensuite cuits à l’étouffée dans du vin rouge pendant au moins quatre heures.
Excusez-moi, cela va refroidir ! À demain.
Recette :
Mariner dans un litre de vin rouge, toute une nuit :
- 1,5 kilos de gite de noix coupées en gros cubes
- 2 oignons coupés en 4,
- 4 carottes
- 1tête d’ail, lavé non épluché
- 3 clous de girofles
Dans un faitout, faites revenir 1 petit oignon dans 2 cuillers à café d’huile d’olive,1 morceau de salé coupé en dés,1 morceau d’écorce d’orange, ainsi que la viande que vous aurez prélevée et préalablement égouttée de la marinade. Une fois que celle-ci est dorée, ajoutez les légumes de la marinade, et les clous de girofle, puis 1 bouquet garni (thym, persil, laurier). Couvrir avec le liquide de la marinade, saler, poivrer. Si nécessaire ajoutez l’eau.
Cuire durant 4heures.
Bon Appétit !
C’est quoi tous ces cris ?
Encore endormie, je me précipite à la fenêtre. D’autres fenêtres du groupe s’ouvrent au fur et à mesure, et, devant nos yeux éberlués, en bas, sur le vieux port, s’est installé le marché aux poissons.
Douchés, on s’est vite précipité dehors. La descente est rapide. Voilà le marché, ses odeurs, tout est : senteur, parfum grisant, cris, rires interpellation…
Bref, le bruit nous enveloppe.
Après des multiples dégustations, étourdis nous convenons qu’une petite pause était indispensable pour reprendre nos esprits, au café d’en face.
Aujourd’hui nous partons pour le village de l’Estaque.
Visite de L’ESTAQUE
Petit village de pêcheurs, aux maisons serrées, les unes aux autres, aux toits ocre, jaunes, et rouges.
Anciennement bardé d’usines, la main d’œuvre provenait d’Italie, d’Espagne, d’Afrique, et du Maghreb,
Des usines, ils n’en restent que, quelques squelettes, nous avons même emprunté la rue : la montée de l’usine.
De partout des impressionnistes arrivent : Paul Cézanne, Van Gogh, Braque, Dufy ; il faut dire que la lumière est incomparable.
Le monde des ouvriers était dur à cette époque, une vie précaire, des maladies provenant des usines chimiques.
Le patron du bar se souvient de l’histoire de son pépère (grand-père). Il la tient du sien et ainsi de suite jusqu'à son ascendant qui disait « en ce temps-là on mangeait un plat de haricots aux deux repas, les enfants qui allaient à l’école à Marseille étudiaient le français à l’école, dehors, personne ne le parlait. Cela me fut confirmé par Tista, au Panier, aussi on ne parlait français qu’a l’école, à l’extérieur de l’établissement, chacun parlait sa langue, en général, c’était l’italien car presque tous les Italiens vivaient au Panier.
Notre voyage se termine. Nous rentrons demain sur Paris.
En espérant vous avoir fait partager notre escapade, et, vous retrouver peut-être parmi nous.
A bientôt !
Fusia