Nous sommes à Oran à l’ouest d’Alger.
Un petit cours d'histoire s’impose.
Au 16éme siècle, les Espagnols construisirent une prison, sur un rocher qui domine Mers El Kebir (le port), une sorte de « Bastille » où se trouvaient emprisonnés les « ennemis » du roi.
Les familles espagnoles exilées, habitaient le quartier la Blanca.
Pour Pâques, elles faisaient passer à travers les barreaux, au bout des longues perches la Mouna. Cette brioche pascale doit son nom, à la forteresse, la Mouna qui le doit à son tour aux singes qui ont élu domicile sur le rocher et dont le nom espagnol est « los monos ».
Nous sommes à Oran depuis lundi, les invitations, comme qui dirait « pleuvent », mais nous ne pouvons pas toutes les honorer. Notre excursion est programmée depuis longtemps.
Notre groupe est composé d'enfants d’Algérie (Espagnols, Suisse, juifs et pieds-noirs).
Comme on s'est amusé ! Les Pinèdes de Canastel, le Jardin de Missserghin et ses fameux oranger (c'est là que l'abbé Clément à découvert sa « clémentine. ») peuvent en témoigner ! Nos rires, notre repas, la rencontre avec d'autres familles venues pour le pique-nique dominical…
C'est aussi là que j'ai dégusté la fameuse Mouna, ma première mouna, je peux le dire, inconnue pour moi, fille de « l’est » d’Alger.
C’est là aussi que, j'ai vu, émue, mes amis, la larme à l'oeil allant chacun à la recherche de la « mouna » de leur maman.
Les souvenirs se bousculent, mais nous nous reprenons, nous aurons largement le temps d'y penser.
Grisés par le soleil, la mer, nous redescendons au coucher du soleil, à la queue leu leu, les uns rêvassant, baignant dans l'atmosphère magique de ces lieux, les autres emmagasinant des photos pour le retour, la voix enrouée, les larmes au bout des cils.
Après une dernière accolade, nous reprenons chacun notre chemin, en nous promettant les uns et les autres, de nous retrouver, au même endroit pour pâques de l’an prochain.
« Inchallah »
Recette de la Mouna :
1kilo de farine
65 g de levure de boulanger
5 oeufs
1 verre d'huile, 70 gr de beurre
3 jus d'oranges pressées
Le zeste des 3 oranges, et d'un citron
Extrait de fleur d'oranger, d’anis ou anisette diluée dans un peu d’eau (80ml d'eau)
Quelques grains d'anis
300gr de sucre
La veille préparez votre levain :
Prélevez 200 grammes de farine, prenez 65 gr de levure de boulanger que vous allez émietter, et diluer dans du lait tiède.
Vous obtenez d'une pâte collante. Laissez-la lever 1h30
Déposez les 800 grammes de farine dans un grand récipient, faîtes un puits pour y mettre le levain, les oeufs, le beurre, l’huile, le jus des 3 oranges et leur zeste, le zeste du citron, l'extrait de fleur d'oranger, votre anisette ou les grains d'anis. Bien pétrir la pâte. Celle-ci est prête quand elle n'est plus collante (farinez vos mains en la pétrissant au fur et à mesure)
Couvrez votre pâte, laissez-la reposer toute la nuit dans un endroit chaud (radiateur).
Le matin: préchauffez votre four à 130°
Faites 4 boules de pâte, laissez-les reposer sur du papier sulfurisé pendant 3 heures.
Badigeonnez-les d'un jaune d'oeuf, parsemez-les de sucre vanillé, et de sucre glace. (On peut y mettre avant d’enfourner des œufs crus avec leurs coquilles au centre.)
Enfournez les, thermostat 7(35-à 40 minutes de cuisson.)
En espérant que vous vous régalerez autant que nous, à bientôt pour une nouvelle escapade gourmande.
Fusia